Le petit déjeuner offert par notre hôte Quira est à l’image du dîner, très bon et bien trop gros pour nous deux. Le thé est tenu au chaud dans une coque de noix de coco. Pendant que nous profitons, deux hommes sont affairés avec un bâton gigantesque pour faire tomber les jeunes noix de coco des arbres entourant la propriété. Elles tombent avec grand fracas, je n’ose même pas imaginer si jamais elles tombent sur quelqu’un.
Nous partons ensuite en excursion vers la ville de Vinh Long, distante d’une cinquantaine de kilomètres. Nous profitons de jour des superbes paysages qui s’offrent à nous. Tout est très très vert, vraiment beau. C’est par contre sous la pluie que nous arrivons à l’embarcadère de Vinh Long. Nous n’avons pas vraiment de plan prévu, mais un homme nous aborde et nous propose une excursion en bateau. Nous voulions effectivement découvrir l’île d’en face, An Binh. Dans les faits, nous sommes déjà sur une île, mais qui est très grande. Le delta du Mékong crée une multitude d’îles plus ou moins grandes, et la main et les activités humaines ont en plus creusé plein de canaux qui redécoupent certaines d’entre elles. C’est le cas de celle de An Binh. Nous voilà donc en bateau, une fois le bras de Mékong traversé, nous entrons dans un de ses canaux. Les terres sont très fertiles et l’activité agricole est forcément très intense. Cette région est connue pour être le grenier à riz du Vietnam, mais le riz est loin d’être la seule culture mise en place.
Nous faisons un premier arrêt dans ce qui est ici nommé une ferme à banzai. Il s’agit plus d’une pépinière il nous semble. Il y a effectivement plein de jeunes pousses mais pas que. On marche et on se perd un peu dans des allées d’arbres très divers, des manguiers et des arbres à jacquier entre autres. Nous reprenons le bateau et un couple d’allemands a entre-temps rejoint l’excursion. Le deuxième arrêt se fait dans une fabrique artisanale de produits à base de riz et de noix de coco principalement. On nous montre et fait goûter aussi les différentes productions de la fabrique : le riz soufflé, les caramels, les bonbons et l’alcool de riz. Le gingembre, la banane, les graines de sésame sont aussi beaucoup utilisés. L’alcool de riz, à la manière de rhums arrangés, a lui aussi ses variantes. L’une des variantes consiste à laisser mariner des serpents dedans pendant minimum 7 mois. Après la boisson est comestible, avant c’est dangereux à boire (rassurant). Il y a toute la variété des tailles de bouteilles avec différentes tailles de serpents dedans, certains sont accompagnés d’un scorpion aussi. Le tout avec des mises en scène que je trouve un peu glauque. Bref, charmant ! Nous continuons notre tour au milieu des canaux, sous une petite pluie mais nous sommes bien à l’abri sous le toit du bateau. Les canaux sont très étroits par endroit mais bordés de plein de cultures, de quelques habitations, mais surtout de plein d’arbres qui ont leurs racines qui remontent à la surface de l’eau comme pour respirer. Nous n’avons pas réussi à trouver le nom de cet arbre mais l’effet est vraiment fou. Une fois sorti de l’autre côté de l’île, le bateau nous ramène à l’embarcadère en longeant les dizaines de bâtisses flottantes qui sont installées le long du Mékong.
Nous ne voulions rentrer pas trop tard mais c’est encore à la nuit tombée que nous rentrons à la Suonsia Homestay. Nous savourons notre diner avec Quira qui s’assoit avec nous et nous papotons tous ensemble. Nous re pensons notre journée de demain. Nous avions programmé une visite qui s’avère en fait assez loin d’ici et nous n’avons plus trop le courage ni l’envie de faire 200 kilomètres aller-retour. Quira nous propose gentiment de nous faire découvrir les alentours, ce que nous acceptons avec plaisir.
J’ai aussi mis à profit la soirée pour publier la page et la sélection de photos sur le Cambodge, c’est visible ici :
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