Jour 107 – De Phnom Penh à Kep

Effectivement le dortoir au-dessus d’un bar n’était pas pour le mieux. Je trouverai une autre adresse pour mon prochain séjour à Phnom Penh. Début de route sans grand intérêt, au milieu des bouchons. Après une cinquantaine de kilomètres, je fais un arrêt aux stands pour régler un petit problème de tension de chaîne. Rien de bien méchant mais les mécanos emploient les grands moyens pour régler le souci.

Me voilà reparti sur cette route sans grand intérêt, toujours avec autant de circulation, et des Cambodgiens qui roulent n’importe comment, à contre-sens parfois, et en changeant de direction sans vraiment regarder. Bref, c’est là que le drame arrive. J’ai beau faire attention un scooter se décale et je n’arrive pas à l’éviter, je l’accroche… n’arrive plus à contrôler la moto et me voilà par terre. Heureusement je ne roulais pas trop vite mais je peine à me relever, des cambodgiens m’aident et relèvent aussi la moto pour la mettre sur le côté. J’ai un peu de mal à réaliser ce qui s’est passé tellement ça a été vite. Dans mon malheur, tout s’est déroulé devant un centre médical. Me voilà donc assis dans une chaise avec le médecin du lieu qui prend en charge la désinfection et la mise en place des pansements. Je suis tombé du côté droit et j’ai le genou, le flanc et le bras un peu brûlés et bien égratignés. Accessoirement mon pantalon est bon pour la poubelle aussi.

Me voilà assis dans le centre médical, observé par une dizaine de Cambodgiens très curieux. Là-dessus arrive la famille qui était sur le scooter. Je ne l’ai pas vu mais apparemment eux aussi sont tombés, il était 4 dessus mais seul le plus jeune fils à le bras brûlé. Le médecin le soigne avant de finir de s’occuper de mes différentes blessures. Il pleure beaucoup, normal je comprends bien la douleur qu’il ressent à ce moment-là. Je lui offre la fin de mon paquet de Haribo pour essayer de le réconforter. Je n’aurais pas droit à un mot, et la famille me regarde vraiment de façon bizarre. Ils partent aussi vite qu’ils sont arrivés, et ne paient rien. Je me dis qu’il y doit y avoir une gratuité dans certains cas. Enfin jusqu’à ce que le médecin me dise que je dois payer pour eux. J’avoue je suis un peu choqué sachant que l’accident est de la faute du père qui m’a coupé la route. Il me dit que lui ne sait pas ce qu’il s’est passé, mais qu’eux sont pauvres et moi pas…. Le tableau est posé quoi. La moindre des choses aurait été d’essayer de me parler avant de partir mais bon. Tout ça a pris un bon moment, mais je fais faire les papiers pour l’assurance, puis je repars tant bien que mal.

Premier objectif, remettre en état les petits dégâts occasionnés sur la moto. Deuxième étape, je me pose pour manger et redescendre un peu de mes émotions. Je repars pour les 90 kilomètres restants, en étant encore plus vigilant. Aucun souci à signaler sur le reste de la route. A l’approche de Kep, les beaux paysages reviennent. Je n’en avais pas eu vraiment depuis le Laos, excepté la jungle d’Angkor bien sûr. Mais les abords des routes du Cambodge n’étaient pas très beaux jusqu’à maintenant. Là c’est le retour des massifs karstiques entourés de rivières, le tout avec le soleil déclinant. Juste avant d’arriver à la guesthouse, je fais un arrêt sur le ponton pour voir la mer, et le soleil couchant. Je n’ai pas vu la mer depuis l’Inde, c’est toujours aussi agréable ! Je m’installe à la Rega Guesthouse, qui s’avère en fait être gérée par un couple de français. D’ailleurs, entre les amis expats locaux du couple et les clients, le français semble bien présent ici ! Je vais bien profiter de leurs installations pour me reposer après les émotions de la journée. Ils me donnent des indications et des conseils pour la journée de visite de demain et je partage le repas du soir dans l’espace commun.