Jour 106 – De Siem Reap à Phnom Penh

La route est longue aujourd’hui, 330 kilomètres au programme. Rien de bien passionnant ce matin sur le trajet, je dois rester concentré pour éviter les doubleurs fous qui arrivent en face. Les Cambodgiens ne roulent pas forcément vite, mais ils sont un peu nerveux du volant apparemment ! A midi je tente une pause déjeuner dans un petit village, mais je ne parviens pas à me faire comprendre. Ce que je pensais être un restaurant est il me semble tenu par des adolescentes qui se marrent bien quand j’essaie de leur parler, je finirai avec un Ice tea et pas plus !

Au fur et à mesure de l’avancée, je découvre sur le bord de la route le Tonlé Sap. Ce qui commence comme une rivière affluant du Mékong au niveau de Phnom Penh finit carrément comme un lac au niveau de Siem Reap plusieurs centaines de kilomètres plus loin. En fait il s’agir d’un déversoir pour le Mékong. Du coup, sa spécificité est que le sens du courant change en fonction des saisons. Quand le Mékong a trop d’eau en saison des pluies, le courant reflue vers le centre du pays et remplit le lac, comme actuellement. Cela fait le bonheur des cultivateurs aux alentours je pense. A la saison sèche, le lac se vide dans le Mékong et lui permet de garder un débit assez constant. La nature est quand même bien faite !

Malgré le ciel plutôt gris et menaçant, la pluie m’avait laissé tranquille, jusqu’au moment où je me retrouve devant un mur gris variant vers le noir…. J’anticipe et  m’équipe, heureusement ! Je traverse 10 kilomètres d’orage extrêmement fort, le vent me pousse et je peine à avancer, la pluie est battante, la route devient une rivière. Mais tout ça s’arrête aussi rapidement que ça a commencé et la route redevient totalement sèche. A l’approche de Phnom Penh, le trafic se fait de plus en plus intense et je peine à avancer. Je ne suis pas le seul car des dizaines et des dizaines de moto se faufilent entre les files de voitures. C’est donc avec grande difficulté que je parcours les 15 derniers kilomètres et que je débarque dans la capitale du Cambodge. Clairement je ne m’attendais pas à une ville comme ça. Je m’attendais à quelque chose de comparable à Vientiane, mais là on est dans une vraie capitale, aux airs de ville thaïlandaise ou chinoise. Ce qui est sûr, c’est que l’ambiance me va beaucoup mieux que celle de Siem Reap (que j’ai trouvé assez détestable). Ce soir je ne fais que passer en escale sur la route de la région de Kampot mais je terminerai mon séjour Cambodgien ici la semaine prochaine.

La ville me semble assez agréable et je profite de la fin d’après-midi pour marcher dans les rues et découvrir un peu la cité. On est bien loin des images de campagne que j’ai eu aujourd’hui le long de la route, ici c’est ultra urbanisé. Les grandes tours, les écrans dans la rue, la circulation, la différence est assez violente, mais en même temps ça me fait du bien de me retrouver dans un milieu urbain. Je passe devant le monument de l’indépendance puis remonte l’avenue des ambassades, rue très chic forcément. Puis je fais un tour dans le marché central avec son bâtiment un peu en forme de soucoupe volante, hérité de l’architecture coloniale du début de 20ème siècle. Je finis la journée, dans un petit centre commercial où j’ai fait quelques emplettes et je craque pour un Starbucks (désolé ça faisait très longtemps). Pour le moment, seules les sollicitations incessantes des chauffeurs de tuk-tuk et des moto-taxis tentent de gâcher un peu mon impression, mais je pense que je vais aimer visiter cette ville.

Je retourne dans mon auberge du jour, le Blue dog guesthouse. Cette dernière se situe au-dessus du bar du même nom, du coup côté tranquillité on n’est pas au top. Autre fait qui me surprend quand je traverse la salle bondée pour monter dans le dortoir, les gens fument à l’intérieur. Cela m’avait déjà choqué au Vietnam, et apparemment le Cambodge est dans le même cas. Il me semble que la santé publique et la politique anti-tabac ne sont pas forcément au cœur des préoccupations.