Jour 105 – Angkor (toujours plus de temples !)

Je commence cette journée de la grande boucle par un temple parmi les plus récents de la zone (12ème siècle) et qui est dans un style un peu différent. En effet, sur chaque tour, et il  en reste encore 37 debout, sont sculptés des visages gigantesques. L’effet est déstabilisant, on se sent observé de partout. C’est vraiment impressionnant, surtout que le temple est un vrai labyrinthe, difficile de s’y retrouver entre les fausses portes et les vraies portes, les culs-de-sac et les escaliers menant aux différents niveaux. Je ne suis clairement pas seul pour cette visite, je n’ai pas réussi à partir tôt, du coup je tombe au moment où des bus entiers ont déversé leurs touristes chinois.

Je continue la grande boucle, avec en premier une autre des anciennes cités. Celle-ci est moins prisée des touristes et un peu plus abandonnée à la jungle. J’apprécie donc mieux ce temple-là. Ce que je comprends, c’est qu’en fonction des rois, les cités se sont déplacées, et que seuls subsistent les temples de ces cités. En l’occurrence, seuls les dieux sont dignes d’avoir des demeures en pierre, les hommes eux avaient des habitations en bois, qui elles n’ont pas survécu à l’épreuve du temps.

Visiter Angkor en fin de saison des pluies a certains désavantages au vu de la pluie quotidienne, mais il y aussi pas mal d’avantages. Déjà la nature est ultra luxuriante, et les rizières super vertes. Mais aussi, par exemple dans le cadre d’une des visites d’aujourd’hui, cela permet d’avoir les bassins de l’époque entièrement remplis d’eau. La vision à la période sèche doit en être bien changée. Ma mention spéciale pour les temples du grand circuit revient donc à ce tout petit temple installé au milieu d’un petit lac, qui se trouve au milieu d’une île, qui se trouve elle-même au milieu d’un grand lac. Dans ce grand lac, des arbres se retrouvent donc en cette fin de saison des pluies au milieu de l’eau. L’ensemble est vraiment magique, comme flottant sur les eaux. Je suis assez content des visites de temples de cette grande boucle, car ils étaient un peu moins prisés par les foules, et aussi un peu plus livrés à la nature. Les images de banians poussant dans les murs sont tellement irréelles et impressionnantes que je ne m’en lasse pas !

Pour finir les visites des temples principaux, je prends la direction d’un temple éloigné d’une trentaine de kilomètres de la zone, le Banteay Srei. Son surnom est « le temple des femmes », car les bas-reliefs gravés sont tellement fins et bien réalisés que selon l’histoire, seules des femmes auraient eu la finesse d’exécution nécessaire. Ce temple est aussi connu car Malraux, le même qui deviendra plus tard Ministre de la Culture était à l’époque en manque d’argent et s’est rendu coupable de vol de linteaux gravés qu’il voulait essayer de revendre. Il s’en est finalement sorti avec un an de prison avec sursis à l’époque en plaidant que ces pierres n’était la possession officielle de personne, et aussi grâce à la pression de pétitions parisiennes. Pour en revenir au temple, effectivement on découvre des bâtiments en grès rose, ce qui dénote avec les visites précédentes, mais aussi et surtout, les fameux bas-reliefs. Ils sont d’une réalisation millimétrée, et souvent en très bon état. Les statues qui servent de gardes, et principalement celles de singes m’ont aussi beaucoup impressionné. Je fais la visite assez rapidement car le site est envahi de chinois qui ne laissent que peu d’espace aux autres visiteurs. Je n’ai pas le temps de retourner à la moto qu’une nouvelle averse arrive, je m’abrite sous une cabane avec les gardes du site le temps que ça passe, puis je rejoins le parking en passant par un chemin qui offre une belle vue sur les rizières implantées en lieu et place des anciens bassins.

Il n’est pas trop tard mais je sature un peu de ces deux jours et demi à visiter des temples, mais j’en ai clairement pris plein la vue, c’était un émerveillement de chaque instant. J’ai compris pourquoi ce lieu était si mythique.

Je termine ma fin d’après-midi au bord de la piscine de l’hôtel, il n’y a pas de raison de se priver ! J’en profite pour écrire ces mots, et pour monter les vidéos de ce débout de séjour au Cambodge :
https://youtu.be/uA3fClb485Y
https://youtu.be/bMMLM_OLD20