Jour 93 – De Thakhek à Savannakhet

J’ai rajouté l’étape à Savannakhet car me rendre à Paksé en un seul trajet aurait fait une très longue journée de moto, là ça me coupe un peu le trajet. Pour éviter la route principale blindée de camions, je trouve sur la carte une route alternative qui traverse plein de village et longe le Mékong. La route n’est pas si mauvaise, à part quelques portions, et c’est un vrai plaisir d’observer la vie et les paysages qui la bordent. Le Mékong en premier lieu, toujours impressionnant, avec la Thaïlande qui est visible sur l’autre rive. Mais aussi toujours les fameuses rizières. En avançant, je note par contre une variation dans les arbres avec le retour des palmiers que je n’avais pas vus depuis un moment. Aussi, je découvre des champs de maïs, je n’en avais encore pas vu au Laos. On sent que les touristes ne passent pas beaucoup par ici, les panneaux ne sont même pas en écriture latine. En résumé, ça aura été trois bonnes heures de trajet, mais que du plaisir pour la conduite et pour les yeux !

A l’arrivée dans Savannakhet, je passe sous le pont de l’amitié qui relie le Laos à la Thaïlande. Les rues sont animées et je découvre sur le Mékong les fameuses courses de pirogues avec 50 rameurs par embarcation ! Avec autant de bras, ils avancent plutôt vite ! Je me mets en recherche d’un hôtel pour ce soir, dans la ville pas de dortoir donc j’aurai ma chambre, ce qui parfois est bien ! J’ai pris le parti de ne plus réserver en avance et de voir sur place, nous sommes hors saison et ça me permet de renégocier les prix. Je pars ensuite à la visite de la ville qui est très très calme en ce dimanche. Exceptée la promenade le long du Mékong qui est envahie par des stands divers et variés. Il y a même des autos-tamponneuses et un train pour les tout-petits d’installés. Tout ceci est là pour le festival des pirogues je pense.

Les points d’intérêts en centre-ville ne sont pas très nombreux, je commence par le Wat Sayaphoum. L’atmosphère y est très paisible, je m’y promène un peu et visite les temples. Un des bâtiments est décoré avec de la mosaïque en miroir bleu, l’effet est vraiment saisissant. L’atmosphère y est tellement tranquille que je m’installe sur un banc à l’ombre pour lire. De jeunes moines en profitent pour venir un peu me parler en anglais, mais c’est dommage car la conversation de prendra pas vraiment, ils ne le parlent pas très bien. Je me dirige ensuite vers le vieux quartier colonial et l’église Sainte-Thérèse qui trône au milieu de la place du quartier. La ville a été fondée par les français, d’où la présence de cette église, mais c’est la communauté Vietnamienne qui la fréquente maintenant a priori. Certaines vieilles maisons coloniales sont dans leur jus, d’autres ont été un petit peu restaurées, en tout cas elles ne sont pas dénuées de charme. Au détour d’un rue, je surprends un bâtiment aménagé en boulodrome. Les vieux du quartier sont là en train de siffler des bières tout en titillant le cochonnet, un sacrément vieil héritage du protectorat français.

Je passe ma fin d’après-midi confortablement installé sur la terrasse devant ma chambre, avant d’aller retrouver ce soir Julie-Anne & Manu, qui eux aussi sont arrivés en ville, mais un peu plus tard. Suite à mes galères de distributeurs d’hier, ils m’ont gentiment proposé un échange retrait / virement pour que j’ai assez de liquidités pour la fin de mon séjour au Laos, et aussi en attendant de débloquer la situation avec ma banque.