Jour 80 – De Chiang Mai à Chiang Rai

Whaou… déjà 80 jours, c’est complètement fou ! Il y en a qui auraient fait le tour du monde en 80 jours, moi je suis arrivé jusqu’à Chiang Rai et c’est déjà bien !

Un mini bus passe me récupérer ce matin à l’hôtel puis fait un ramassage dans la ville avant de prendre la direction de Chiang Rai. La route n’est pas mauvaise mais malgré le peu de kilomètres à parcourir le temps de trajet est long, heureusement les paysages sont beaux, on traverse pas mal de parcs naturels et de forêts. A 13 kilomètres de l’arrivée, le bus s’arrête et nous donne l’opportunité d’aller voir le *Wat Rong Khun*, plus connu sous le nom de *White temple*. L’entrée est hors de prix donc je ne visite pas l’intérieur, mais déjà à l’extérieur c’est impressionnant. Rien à voir avec tous les temples déjà vus ou visités. Ce temple moderne (construit en 1997) garde un pied dans la tradition mais a le second dans la science-fiction avec des statues hallucinantes, le tout dans un style baroque (un peu kitch). En tout cas avec autant de blanc et de miroirs incrustés on ne peut pas le rater ! Le bus nous dépose ensuite à la gare routière n°2, celle qui est loin du centre-ville bien sûr. On a beau essayer de négocier (nous étions 4 étrangers dans ce bus à nous rendre dans le centre) rien n’y fait. Ça fait marcher le commerce des songtaew et taxi qui nous attendent bien sagement en tout cas !

Une fois installé à l’auberge de jeunesse, qui j’en suis ravi se trouve en plein centre-ville, je fais un tour de repérage pour demain et je me réserve une moto pour partir en excursion. Je confirme aussi tout ce que j’ai lu sur les blogs de voyages pour prendre le bus après-demain et me rendre à la frontière Laotienne. Je me lance ensuite dans un petit tour des points d’intérêt de la ville accessibles en marchant. J’ai bien fait de me prévoir une excursion demain car une fois les deux – trois Wat un peu importants visités, on a vite fait le tour. La ville a quand même ses marchés, je passe à celui de jour (qui rappelle celui d’hier soir) et je vais aller manger à celui de nuit.

Je profite encore un peu de la douceur de vivre et du confort thaïlandais. Ça me fait vraiment un souffle entre le Myanmar et le Laos. C’est un peu comme revenir à notre époque pendant quelques jours entre deux voyages 15 ans en arrière.






Jour 79 – Chiang Mai

C’est tardivement et en sortant difficilement du sommeil que je quitte l’auberge de jeunesse en fin de matinée. Première étape dans un café conseillé par le routard pour savourer un petit-déjeuner dit « français ». Disons que ça me change du Myanmar mais on est bien loin de Paris encore (et je rêve toujours d’un bon pain).

Je me balade dans la vieille ville qui est parfaitement accessible à pied. C’est un carré parfait entouré de douves et de remparts. Enfin quelques bouts d’anciens remparts et les douves ont été agréablement transformés en canaux et fontaines d’agréments. Cette enceinte date d’un siècle lointain où Chiang Mai était la capitale d’un royaume indépendant. La vieille ville a aussi gardé son urbanisme fait de rues perpendiculaires les unes aux autres. Par contre, elle est maintenant envahie de guests house, restaurants et agences touristiques. Malgré tout, elle garde un charme certain avec ces Wats (temple bouddhiste Thaï) qui se découvrent à chaque coin de rue. La nouvelle ville entoure l’ancienne et est traversée par le fleuve Ping, je fais un détour jusqu’à sa rive pour observer les départs des excursions en bateaux et les pêcheurs.

L’architecture Thaï des temples diffère un peu de ceux du Myanmar, mais comme la région fut jadis envahie par les Birmans, certains temples me sont vraiment familiers. Après plusieurs kilomètres parcourus à pied, je repasse à l’hôtel prendre un vélo pour me rendre un peu en dehors de la ville, pour justement voir un de ces temples datant du 15ème siècle, d’influence birmane. C’est aussi l’occasion de jeter un œil à la ville un peu plus excentrée, et d’observer la vie des locaux.

Le hasard fait bien les choses car ma seule journée ici est un dimanche, or le marché du dimanche soir de Chiang Mai est fortement réputé. A partir de 17 heures, les deux rues principales deviennent piétonnes et sont envahies de professionnels et d’amateurs qui installent leurs stands pour la soirée. De l’artisanat, des vêtements, toutes sortes d’objets, on trouve de tout ! Mais surtout des stands de nourriture par dizaines. Tout à l’air ultra bon et j’ai envie de tout manger, je réussis à me contenir (un peu) et me fais quand même un repas décomposé en picorant dans 4 stands différents. Un vrai régal ! Les yeux ne sont pas en reste, il y a des couleurs partout, énormément de gens dans la rue, il est presque difficile d’avancer parfois. Les rues se vident un peu quand les averses de pluie (et oui toujours la mousson) s’invitent à la fête, mais à peine terminées tout le monde revient.

Je profite aussi de ce dimanche pour me rendre dans un salon de massage recommandé par le gérant de l’auberge de jeunesse (Ning Nong, il est très sympa d’ailleurs). Ce serait dommage de ne pas tester un massage thaï en Thaïlande. La séance dure une heure et demi mais je ne l’ai pas vu passer. Je sentais bien que les nombreux kilomètres marchés, et les centaines d’heures à porter un sac à dos ne m’avaient pas forcement fait du bien. La séance fut bien salutaire et mon dos peut remercier Tommy, la masseuse qui s’est occupée de moi. Je ne savais pas à quoi m’attendre en y allant. C’est sûr que la douceur n’est pas le mot caractérisant le massage Thaï, c’est je pense un mix entre l’ostéopathie, la kinésithérapie, des étirements et un peu de massage quand même. Une sorte de combo parfait qui va me remettre sur les rails pour les prochaines semaines je pense.
La Thaïlande semble vraiment être un paradis pour les touristes. Tout est fait pour leur faciliter la vie, le tout à des prix tellement abordables pour le niveau de vie occidental. Je comprends après cette journée pourquoi tellement de gens aiment ce pays, et pourquoi même certains viennent couler des jours heureux ici pour leur retraite. Sans transition, petit fait assez intéressant sur le culte voué au roi de Thaïlande, son portrait est présent partout. Il semble vraiment très important dans le cœur des Thaïlandais.







Jour 78 – De Hpa An à Chiang Mai

C’est finalement en voiture que je rejoins la ville frontalière (coté Myanmar) de Myawaddy. Avec Chris nous avions réservé des places de bus, mais comme il n’y avait que trois passagers au total, la compagnie a dû juger ça plus logique. Nous aussi du coup, car le trajet est un peu plus confortable ! Heureusement même car la route pour rejoindre la frontière est dans un piteux état et l’avancée semble parfois compliquée pour notre chauffeur. Cette route semble très empruntée, que ce soit par les camions de transport ou les « bus » improvisés. Anecdote sur un de ces « bus », nous avons vu lors d’une pause treize personnes sortir d’une voiture, enfin dix à l’intérieur et trois voyageant sur le toit. Le chauffeur a été obligé de jeter de l’eau sur le moteur pour le refroidir.

Nous arrivons à Myawaddy après 4 heures de route, quand soudainement en plein milieu de la rue principale surgit la porte annonçant le poste frontière. Le chauffeur nous dépose et nous nous rendons dans le bureau réservé aux étrangers, il y a déjà quelques personnes mais les formalités sont très rapides, et nous pouvons emprunter à pied le pont qui traverse le fleuve Moei. C’est ce dernier qui sert de frontière naturelle entre les deux pays. C’est assez cocasse d’imaginer que pendant les 400 mètres de traversée nous ne sommes officiellement dans aucun pays, déjà sorti mais pas encore rentré ! Du pont, nous pouvons observer des bateaux faisant la navette entre les deux rives, probablement que les locaux (sans véhicule) ont des droits simplifiés (?). Le pont sert aussi d’échangeur routier, car en Thaïlande on roule à gauche. Pour ma part trouve ça assez fou de traverser une frontière terrestre comme ça, et ce sera loin d’être la dernière pendant cette année de voyage ! Il est vrai qu’avec l’Europe on ne connaît plus toute la complexité de changer de pays (et c’est tant mieux d’ailleurs)

Le passage du poste de douane Thaïlandais est une formalité avec un passeport européen. Tout du moins tant qu’on ne reste que le nombre de jours autorisés, et pas plus de deux entrées par an. Un panneau explique le nombre d’années de bannissement du territoire en cas de non-respect. En tout juste 400 mètres tout change. Une fois l’immigration passée, nous avons un premier aperçu de la Thaïlande en arrivant dans la ville de Mae Sot. Ce qui saute aux yeux est le changement de langue et d’écriture. Bien sûr il y a aussi la monnaie, car nous devons retirer directement des Bahts pour payer le songshraw (taxi collectif) et nous rendre à la gare de bus. L’objectif est de se rendre à Chiang Mai, pour ma part je souhaite y rester 2 nuits, Chris lui va probablement faire une retraite de 10 jours dans un monastère avant de s’envoler vers le Japon pour continuer son voyage.

Après renseignement, pas de bus direct, mais nous pouvons nous rendre dans la ville du Tak pour monter ensuite dans les bus qui rallient Bangkok à Chiang Mai. C’est dans un mini bus 14 places plein (dont d’autres touristes avec qui nous avons passé la frontière) que nous prenons la route, qui s’avère être principalement une route de montagne. Des travaux presque ininterrompus montrent le projet d’une autoroute qui devrait fluidifier le trafic, en attendant, entre la météo capricieuse et les camions de bétail, difficile d’avancer rapidement. Fait assez surprenant, il y a eu deux ou trois check points policiers sur la route, et les militaires et forces de l’ordre semblent assez présents. Presque plus qu’au Myanmar où leur présence est importante mais assez discrète. Une fois à Tak, nous achetons tous (car une grosse partie des passagers du mini-bus va à cette destination) nos billets pour Chiang Mai et attendons. Le bus étant très en retard nous avons bien le temps de profiter de la gare routière et de ses services. La seule difficulté a été de trouver un Wifi pour pouvoir réserver une place en dortoir ce soir. L’arrivée étant prévue tardive je me sentais plus rassuré de ne pas avoir à chercher de nuit un hébergement. A son arrivée, je découvre un bus ultra moderne à deux étages, bien loin de ce que j’ai connu au Myanmar (et encore plus en Inde). C’est donc confortablement installé que je pars pour les 4 heures de trajet en direction de Chiang Mai. Cette fois-ci la route n’est pas cahoteuse et me permet de mettre à profit le temps passé dans le bus !

Cette première confrontation avec la Thaïlande montre un pays plus moderne que le Myanmar, mais pas forcément plus cher. Voir même au contraire. Le tourisme semble plus habituel ici et les gens ne sont pas surpris ou aussi curieux non plus. Je vais probablement en découvrir un peu plus demain, mais ça ne sera qu’un aperçu du pays que j’aurais puisque l’objectif est de traverser la frontière Laotienne le 20 septembre au matin.