Jour 79 – Chiang Mai

C’est tardivement et en sortant difficilement du sommeil que je quitte l’auberge de jeunesse en fin de matinée. Première étape dans un café conseillé par le routard pour savourer un petit-déjeuner dit « français ». Disons que ça me change du Myanmar mais on est bien loin de Paris encore (et je rêve toujours d’un bon pain).

Je me balade dans la vieille ville qui est parfaitement accessible à pied. C’est un carré parfait entouré de douves et de remparts. Enfin quelques bouts d’anciens remparts et les douves ont été agréablement transformés en canaux et fontaines d’agréments. Cette enceinte date d’un siècle lointain où Chiang Mai était la capitale d’un royaume indépendant. La vieille ville a aussi gardé son urbanisme fait de rues perpendiculaires les unes aux autres. Par contre, elle est maintenant envahie de guests house, restaurants et agences touristiques. Malgré tout, elle garde un charme certain avec ces Wats (temple bouddhiste Thaï) qui se découvrent à chaque coin de rue. La nouvelle ville entoure l’ancienne et est traversée par le fleuve Ping, je fais un détour jusqu’à sa rive pour observer les départs des excursions en bateaux et les pêcheurs.

L’architecture Thaï des temples diffère un peu de ceux du Myanmar, mais comme la région fut jadis envahie par les Birmans, certains temples me sont vraiment familiers. Après plusieurs kilomètres parcourus à pied, je repasse à l’hôtel prendre un vélo pour me rendre un peu en dehors de la ville, pour justement voir un de ces temples datant du 15ème siècle, d’influence birmane. C’est aussi l’occasion de jeter un œil à la ville un peu plus excentrée, et d’observer la vie des locaux.

Le hasard fait bien les choses car ma seule journée ici est un dimanche, or le marché du dimanche soir de Chiang Mai est fortement réputé. A partir de 17 heures, les deux rues principales deviennent piétonnes et sont envahies de professionnels et d’amateurs qui installent leurs stands pour la soirée. De l’artisanat, des vêtements, toutes sortes d’objets, on trouve de tout ! Mais surtout des stands de nourriture par dizaines. Tout à l’air ultra bon et j’ai envie de tout manger, je réussis à me contenir (un peu) et me fais quand même un repas décomposé en picorant dans 4 stands différents. Un vrai régal ! Les yeux ne sont pas en reste, il y a des couleurs partout, énormément de gens dans la rue, il est presque difficile d’avancer parfois. Les rues se vident un peu quand les averses de pluie (et oui toujours la mousson) s’invitent à la fête, mais à peine terminées tout le monde revient.

Je profite aussi de ce dimanche pour me rendre dans un salon de massage recommandé par le gérant de l’auberge de jeunesse (Ning Nong, il est très sympa d’ailleurs). Ce serait dommage de ne pas tester un massage thaï en Thaïlande. La séance dure une heure et demi mais je ne l’ai pas vu passer. Je sentais bien que les nombreux kilomètres marchés, et les centaines d’heures à porter un sac à dos ne m’avaient pas forcement fait du bien. La séance fut bien salutaire et mon dos peut remercier Tommy, la masseuse qui s’est occupée de moi. Je ne savais pas à quoi m’attendre en y allant. C’est sûr que la douceur n’est pas le mot caractérisant le massage Thaï, c’est je pense un mix entre l’ostéopathie, la kinésithérapie, des étirements et un peu de massage quand même. Une sorte de combo parfait qui va me remettre sur les rails pour les prochaines semaines je pense.
La Thaïlande semble vraiment être un paradis pour les touristes. Tout est fait pour leur faciliter la vie, le tout à des prix tellement abordables pour le niveau de vie occidental. Je comprends après cette journée pourquoi tellement de gens aiment ce pays, et pourquoi même certains viennent couler des jours heureux ici pour leur retraite. Sans transition, petit fait assez intéressant sur le culte voué au roi de Thaïlande, son portrait est présent partout. Il semble vraiment très important dans le cœur des Thaïlandais.