Jour 175 – De Nouméa à Papeete

Frédérique me raccompagne gentiment à l’aéroport ce matin, en faisant un détour pour que je découvre entre autres le village d’une tribu, et tous leurs totems sculptés, c’est très joli. Il est ensuite temps pour moi de procéder à toutes les formalités pour m’envoler vers la Polynésie Française, et dans un premier temps Tahiti ! C’est le moment où je me retourne le cerveau avec le calcul du temps ! Car j’arrive la veille de mon départ, et je vis en écrivant ces mots la soirée du jeudi 21 décembre pour la seconde fois. Il y a entre Nouméa et Papeete 5 heures de vol, mais 20 heures de décalage horaires négatif. Ça y est on a trouvé comment retourner dans le passé (ou presque).

 

La nuit est déjà tombée à mon arrivée à Papeete, je prends un taxi pour me rendre à l’auberge de jeunesse où je resterai en attendant l’arrivée de Clémence (😊) dimanche soir. Juste à coté de l’auberge se trouve une zone où des roulottes-restaurants sont installées, c’est parfait pour le dîner ! Mon corps ne sait plus trop comment se placer, il est finalement tôt pour moi, le sommeil ne risque pas de venir tout de suite. Je ne prévois rien pour demain, je verrai bien une fois le soleil levé.

 

Le vol m’aura donné le temps de travailler un peu pour le site, voici dans un premier temps le lien avec la sélection de photos pour les Fidji :

https://carnetdevoyages.xyz/voyages/oceanie/fidji

 

PS : Tout ce qui concerne la Nouvelle-Calédonie est prêt, mais la vitesse d’internet ne m’aide pas trop à tout mettre en ligne pour le moment

 

 


Jour 174 – Nouméa, le massif des Koghis

 Aujourd’hui au programme, randonnée ! Pour me rendre au massif le plus accessible pas trop difficilement et librement, j’ai aujourd’hui loué une voiture. C’est assez bizarre de retrouver la conduite après 6 mois, mais surtout après autant de temps dans des pays qui conduisent à gauche, je suis un peu perdu et je me pose parfois la question du sens devant les ronds-points avant de m’engager. Quand j’attaque la montée, qui est digne d’une vraie route de montagne, pour me rendre au point de départ des sentiers, la pluie fait son arrivée. Et plutôt fort. Je tente quand même, car au final il semble que c’est juste des averses qui passent assez vite.

 

Le gardien à l’entrée me déconseille le chemin que j’avais prévu en raison de la météo et me dirige vers d’autres sentiers plus accessibles pour aujourd’hui. Une fois le droit d’entrée au parc, et mon nom inscrit, je commence à marcher pour me rendre au Pic Malaoui, une sorte de gros mont chauve qui domine Nouméa, son surnom est d’ailleurs « le chapeau de gendarme ». Une fois sur les chemins, la pluie fait son apparition par moment, mais surtout la forêt et le terrain sont très humides. Il n’est pas toujours aisé d’avancer dans le relief escarpé au milieu des racines d’arbres, le tout étant très glissant. Par moment, la végétation change du tout au tout avec des arbres un peu plus petits et plus secs entourés de gigantesques fougères qui sont aussi très touffues. La dernière partie se fait en suivant les crêtes des montagnes, d’abord dans la forêt, puis soudainement sur un terrain aux herbes basses. Une vue assez impressionnante commence à s’offrir à moi tandis que je serpente sur un chemin de terre rouge pour finir l’ascension vers le sommet. Sur la plate-forme au sommet, un jeune homme fait des allers-retours, une sorte de danse dans tout en poussant des cris que j’entend au loin. Quand j’arrive au sommet, il s’arrête et s’assoit sagement, en me disant un « bonjour monsieur » et en me vouvoyant (aie le coup de vieux !). Il est probablement monté ici pour se défouler, pour trouver un exutoire ! Je suis pour ma part venu pour profiter de la vue, et quelle vue ! Je redécouvre Nouméa sous un autre jour, et ça tombe bien car de ce côté-là du massif les nuages libèrent la vue. Je me prends ma pause pique-nique, accompagné par un petit mulot qui serpente entre mes jambes à l’affût des miettes qui tombent. Quand je reprends chemin pour descendre, le jeune homme reprend sa « cérémonie »

 

La descente n’est vraiment pas aisée avec le chemin glissant, et je manque de tomber plus d’une fois. Une fois en bas, je poursuis en direction d’une cascade voisine. Je découvre d’autres magnifiques points de vue, je traverse des étendues de terre rouge aussi. A priori, c’est le nickel qui donne cette couleur à la terre, c’est aussi ce métal qui a fait la richesse de l’île. Mais il semble maintenant que les gisements arrivent en fin de vie. La cascade est toute mignonne, et se déverse dans une petite piscine naturelle, déjà occupé par un groupe de trois personnes quand j’arrive. Après un test de la température de l’eau, je me contente d’une pause à coté du bassin avant de faire demi-tour et terminer ma journée de randonnée. J’en suis très satisfait, et je suis très content d’avoir eu l’opportunité de marcher ici.

 

Avec quelques détours pour découvrir un peu d’autres baies de Nouméa, je rentre en centre-ville pour rendre ma voiture de location. Le soir après son travail, Frédérique passe me chercher à l’appartement et m’emmène dans un bar-restaurant situé en bord de mer pour fêter ma dernière soirée en Nouvelle-Calédonie. Le lieu est super agréable, on est tranquillement installés sur des transats au bord de l’eau pour siroter un verre. On ne rentre pas trop tard, on est tout les deux bien fatigués, Frédérique par sa journée de travail, et moi par les kilomètres marchés. Je crois que Frédérique est encore plus déçue que moi que je n’ai pas eu le temps de découvrir vraiment l’île. Il est vrai qu’en restant à Nouméa uniquement (timing serré oblige) j’ai raté une très grosse partie de ce qu’il y a à voir ici. Il faudra que je prévoie un nouveau voyage, un jour !

 

 

 








Jour 173 – Nouméa, plongée dans le lagon et l’île aux canards

Le soleil est déjà bien haut quand Frédérique me dépose au port à 6h30 du matin. Les journées commencent tôt ici ! Deux plongées sont au programme ce matin, mais il faut d’abord arriver jusqu’au récif qui délimite le lagon, et c’est là que je prends conscience de l’étendue de ce dernier. Ce n’est pas moins de 45 minutes de bateau pour rejoindre les sites de plongées. Je ne suis pas super à l’aise sur la première plongée, il y a pas mal de courant, le site a une très belle visibilité mais le guide nous emmène un peu dans le bleu, et ne plus avoir de repères visuels est toujours un peu stressant. Il me semble quand même avoir aperçu une petite raie manta, ce serait une première ! Mais je ne suis pas trop sûr de ce que j’ai vu. Sur le bateau, il y a un groupe de vieux « kéké » de la plongée qui eux descendent à 60 mètres et semblent être dans un tout autre monde. La deuxième plongée est plus confortable, et très riche en poissons ! Requins, des grosses carangues, des gros perroquets, des bancs de poissons en tout genre et surtout de gigantesques murènes ! Il y en a même une qui fait son « show », elle nage en eau libre pendant au moins une minute juste devant moi avant de retourner se cacher sous un rocher. C’est super rare en journée de voir ça ! Le retour n’est pas moins long que l’allée, et la mer est encore plus agité. Le bateau n’étant pas couvert c’est 45 minutes de gerbe d’eau dans la figure durant le trajet.

 

Après une petite pause déjeuner, je retente la traversée vers l’île aux canards, l’îlot le plus facilement accessible depuis Nouméa. Cette fois j’arrive à y aller ! Une fois sur place, je ne tente pas le snorkelling, mais je fais un tour à pied de l’île, ce qui me prend tout au plus 10 minutes. Mais il semble y avoir un écosystème assez différent, et même si on est très proche de la grande île, c’est un peu dépaysant, et assez agréable. La vue qui s’offre à moi depuis l’îlot fait même un peu carte postale ! Un café restaurant avec des transats est installé sur cette île, mais il n’y a pas trop d’arbres pour trouver l’ombre. Je m’installe donc sur une de leurs terrasses pour juste prendre le temps de profiter de l’endroit jusqu’à l’heure du bateau retour. Après une pause à l’appartement, je vais à la nuit tombée faire un tour sur la place des cocotiers qui se trouve juste à côté. Des illuminations sont en place pour les fêtes, et je trouve que c’est plutôt réussi ! Les gens ont l’air de vraiment apprécier, et la foule est assez compacte. En fonction des soirs il y a différentes animations. Ce soir c’était une chorale avec des chants de noël bien sûr, et la diffusion sur grand écran de vieux dessins animés de Mickey Mouse.

 

 








Jour 172 – Nouméa

Entre le soleil qui se lève tôt et le décalage horaire non assimilé, la nuit se finit plus rapidement que prévue. Ce matin, Frédérique s’est donnée comme mission de me donner un bel aperçu de Nouméa. C’est réussi, nous partons en voiture pour voir les principaux points d’intérêts de la ville. Des plages, des baies, un parc sur une montagne en pleine ville. Les points de vue s’enchaînent et sont tous plus impressionnants les uns que les autres. Les terres sont assez sèches ici, mais entre le ciel et la mer, les pins colonnaires et les flamboyants (les arbres à fleur rouge que je croise depuis l’Australie), j’ai des couleurs plein les yeux, et de magnifiques tableaux à admirer. Par contre, je vois aussi un autre coté de cette ville, et à priori de l’île entière : ses contradictions. Il y a des quartiers ultras riches, un nombre de voitures de luxe impressionnantes, des marinas remplies de bateaux, mais en face de ça, il y a des bidonvilles et des maisons en tôle, et la pauvreté visible d’une catégorie de la population. Les richesses de l’île ne profitent pas à tous. Il y a aussi comme aux Fidji ou en Asie, un gros problème de gestion des déchets. Les décharges à ciel ouvert sont apparemment une normalité, pas dans les zones construites, mais dans les terrains non construits par contre. Frédérique m’explique aussi qu’une délinquance nouvelle est en apparition. Les jeunes qui débarquent de la brousse (nom donnée aux terres autres que Nouméa) en ville n’ont pas les moyens de se payer la modernité qui leur est présentée. Alors ils essayent de l’obtenir quand même. L’île a même connu son premier braquage bancaire il y a une quinzaine de jours. C’est toujours comme aux Fidji, la contradiction et le fait de devoir marier tradition et modernité n’est pas toujours évidente. C’est un chantier énorme que les autorités locales ont à relever. Surtout que l’année prochaine a lieu un référendum pour avoir ou non l’intendance totale vis à vis de la France. Actuellement, c’est un POM (Pays d’Outre-Mer), c’est le seul endroit avec ce statut-là. Dans les faits j’ai l’impression que le contexte social est assez similaire à ce que j’ai pu rencontrer pendant mon séjour à Mayotte il y a quelques années, c’est-à-dire assez explosif.

 

Après un bon tour, Frédérique m’emmène au Centre Culturel Jean-Marie Tjibaou. Ce dernier était un leader indépendantiste, qui a réussi entre autres à obtenir la mise en place d’un parlement Néo-calédonien, et une gestion conjointe et partagée de l’île entre l’Etat Français, le parlement local, et les communes avec les chefs locaux. Malheureusement, il a été assassiné avant de pouvoir aller au bout de ses idées. Le centre présente une exposition retraçant son parcours et son combat, mais pas que. Il présente aussi une série de photos datant de la fin du 19ème siècle présentant les populations locales à l’époque, ainsi que les premières installations des colons français. Tout comme la Guyane, cette terre avait été choisie pour devenir un bagne. Toute ces expositions sont présentées dans des bâtiments assez atypiques, inspirés des habitats traditionnels kanaks, et qui sont l’œuvre du même architecte que le Centre Pompidou à Paris. Le lieu est très calme et reposant, et offre aussi une promenade au milieu de la mangrove qu’il y a sur la côte. Le long du parcours se trouve des petits champs présentant les cultures traditionnelles et des totems en bois sculptés. Il y a aussi de reconstitué un mini village avec les habitations typiques et ses grandes cases avec des flèches assez hautes.

 

Frédérique me laisse ensuite pour le reste de la journée. Après une sieste et un déjeuner, je prends un bus local en direction de la baie de l’Anse Vata. C’est une des plus grandes plages de Nouméa, et surtout c’est le point de départ des bateaux-taxis pour se rendre vers les îlots les plus proches. Sauf qu’aujourd’hui le service de taxis termine plus tôt, je dois donc changer mes plans. Je profite un peu de la plage puis reviens en centre-ville pour y faire un bref tour. Je découvre la cathédrale datant de la fin du 19ème siècle, quelques bâtiments coloniaux ayant survécus, et la place centrale : la place des cocotiers. Le centre-ville n’a pas un intérêt forcément flagrant, toute l’activité semblant s’être déplacée vers les différentes baies de la ville. Je fais quelques courses après avoir profité du flamboyant coucher de soleil, puis je me fais plaisir en cuisinant mon diner et en restant tranquille dans l’appartement ce soir.

 

Me retrouver dans cet environnement très Français est vraiment bizarre après presque 6 mois de voyage. Je m’étais habitué à parler en français de temps en temps, mais j’ai pris inconsciemment le reflexe de préparer mes phrases en anglais dans la vie courante. Là je me surprends à faire de même, à chaque fois que je dois demander quelque chose dans le rue, ou commander quelque chose. C’est assez bizarre cette sensation, comme si je perdais un peu les moments où je pouvais ne pas me faire comprendre. Je me rends aussi compte que la langue joue pour le dépaysement, qui alors agit un peu moins ici. Je découvre aussi un endroit où la vie est extrêmement chère, incomparable avec tous les endroits où j’ai été, et même par rapport à la métropole. J’ai beaucoup changé de monnaie pendant ce voyage, mais me retrouver avec des francs estampillés République Française est assez particulier et me ramène à une autre époque, même si ce n’est pas les mêmes francs bien évidement. Enfin, il est vrai que malgré tout l’environnement calédonien est quand même très paradisiaque, mais tout n’est pas rose au paradis il me semble.

 

 

 









Jour 171 – Nadi, départ pour Nouméa

Je reste tranquille et profite de la terrasse du Bamboo pour passer la matinée. Il n’y a pas beaucoup de choses à faire dans les environs immédiats sur une petite journée. Je prends quand même un bus local pour rejoindre le centre-ville, et y faire un petit tour de découverte. Le temple Hindou est le seul bâtiment qui semble être un point d’intérêt, mais dommage, il est en travaux et complètement recouvert d’échafaudages. Je fais un tour dans le centre-ville qui est très animé en ce lundi, mais qui n’est pas vraiment intéressant comme je n’ai rien de spécial à acheter. Une des choses qui attire mon attention et que je trouve drôle, ce sont toutes les enseignes, pubs et panneaux d’informations qui semblent être peints à la main directement sur les murs. Ça donne un style très particulier je trouve. Je déjeune dans un petit café local, avant de reprendre le bus dans l’autre sens pour retourner au Bamboo. Je récupère mon sac et prend un taxi pour me rendre à l’aéroport.

 

Le vol Air Calin (j’adore ce nom de compagnie) pour me rendre à Nouméa est en fait en provenance de Wallis et Futuna, et fait une escale aux Fidji avant d’atteindre la destination finale. L’hôtesse au guichet d’enregistrement des bagages parle français, ça me fait presque bizarre ! Il va falloir que je me réhabitue (mais pas trop) pour les 15 prochains jours à entendre du français partout. J’aurai dédié tous les temps d’attente de la journée, et le voyage en avion à la réalisation de la vidéo du séjour Fidjien. Je tente un nouveau format, avec des fonctions que je ne sais pas trop utiliser donc ça m’a pris plus de temps que je pensais. Mais ça change de tout ce que j’ai fait jusqu’à maintenant et je suis plutôt content, surtout que j’ai réussi à utiliser un enregistrement que j’ai fait d’un chant de la famille de Jioji & Alisi.

 

Le vol dure 2 heures, mais il y a autant de décalage horaire, si bien que j’arrive à la même heure que celle du départ. A l’arrivée, Frédérique vient me chercher à l’aéroport. C’est une amie d’amie (merci Manue), et suite à notre mise en contact Frédérique a accepté de m’héberger pendant mon court séjour Calédonien, et en plus elle vient me récupérer à l’aéroport, c’est vraiment très gentil de sa part ! L’aéroport se situe à presque une heure de route du centre Nouméa. C’est assez bizarre de se trouver sur ce caillou au milieu du Pacifique, mais avec des airs de France. Que ce soit par la langue que je retrouve, jusqu’aux panneaux de signalisations qui sont les mêmes. C’est presque dépaysant à ce stade-là du voyage. Par contre la nuit tombe très tôt ici, il me faudra attendre demain pour avoir la vision de mon environnement. Frédérique m’aide à peaufiner un programme pour mes trois jours ici, je me réserve bien sûr une petite plongée, et je prévois également une randonnée.

 

Et voici le lien de la vidéo sur les Fidji :

https://youtu.be/tF1VvKxyt9Q