Jour 325 – Moshi #3

Ce matin, nous partons avec Sam, la gérante de l’ONG dont l’hôtel est une des sources de financement, pour découvrir leur école. C’est une personne pleine d’énergie et on la sent vibrer pour son projet, qu’elle mène depuis 7 ans, elle qui vit en Tanzanie depuis 9 ans. Elle est britanniquo-espagnol, parle couramment les deux langues mais aussi swahili et un peu français. Elle a un gros réseau en Espagne, et dans les pays hispanophones, d’où l’origine des différents volontaires.

 

L’école se trouve au cœur des gigantesques plantations de cannes à sucre de Moshi, en bordure des villages qui autrefois logeaient tous les ouvriers agricoles. Mais avec la mécanisation des récoltes, beaucoup n’ont plus d’emploi et la pauvreté y est très importante. Nous nous attendions à un seul bâtiment, mais c’est tout un complexe que l’ONG a créé, et l’endroit accueille chaque après-midi des centaines d’enfants de 3 à 17 ans. Il y a aussi une nouvelle branche en création pour faire de la formation professionnelle aux jeunes de 17 à 23 ans.

 

Sam nous fait faire le tour des lieux, nous explique le fonctionnement mais aussi comment l’ONG a évolué et comment les lieux ont été construits. Pour les bâtiments, les matériaux recyclés ont la part belle, et le but était de rendre les lieux fonctionnels et chaleureux. C’est des bouteilles en plastique remplies de sable qui ont été utilisées comme brique. Puis pour les assembler et recouvrir le tout c’est une sorte d’enduit à base de boue, d’argile et un peu de ciment. Puis l’ensemble est peint avec gout, il y a même des décorations faites par des volontaires qui sont vraiment belles.

 

Le but de l’ONG est bien sûr de former les locaux, et de ne garder de main mise sur aucun des métiers de la chaine, des professeurs aux cuisiniers, et même à la gestion. Petit à petit, des formations sont mises en place pour que des locaux puissent intervenir à tout les postes. Nous avons une longue est très enrichissante conversation avec Sam, sa philosophie nous plait beaucoup, on aurait presque envie de rester ici pendant un mois pour pouvoir participer à ce merveilleux projet. Sam est une vraie meneuse, une sorte Calamity Jane qui a eu des dizaines de vies différentes sur tous les continents, elle fut professeure d’équitation en Suisse pour des champions olympiques, responsable d’une fondation pour les télécoms espagnols, plusieurs fois volontaires dans des projet caritatifs à travers le monde aussi. Elle ne s’arrête pas en si bon chemin, car elle est en train de monter un nouveau projet qui aura pour but de protéger les albinos qui sont rejetés et violentés à cause des croyances populaires.

 

Ce fut une matinée captivante, mais Sam a un rendez-vous, elle doit y aller et au passage elle nous dépose en ville pour que nous déjeunions. Nous testons le Union Café qui est un endroit un peu touristique, mais qui est agréablement installé dans un des seuls bâtiments coloniaux de la ville, l’ancien siège de la coopérative agricole. Nous passons ensuite voir le tailleur pour la commande de Clémence mais ce n’est pas encore prêt, nous repasserons à notre retour dans 5 jours. Nous rentrons à l’hôtel, il est temps pour nous de préparer nos sacs pour le trek qui commence demain. En fin d’après-midi, Emmanuel et Magnus (qui sera son assistant guide) passent nous voir. Ils checkent toutes nos affaires pour être sûrs qu’il ne manque rien, car nous allons traverser plein de climats différents et nous devons être équipés pour. En ce moment il peut neiger au sommet et il y fait en moyenne -5°C le matin, tandis qu’en bas ça peut être une chaleur équatoriale.

 

Nous en resterons là pour aujourd’hui, les sacs sont (presque) bouclés, nous nous préparons mentalement. Nous sommes entre l’excitation de nous attaquer à la folle ascension d’un des sommets les plus mythiques du monde, mais nous avons aussi une petite dose de stress. Ce sera le dernier carnet de voyage posté avant notre retour, nous allons passer 5 jours à crapahuter, loin des zones de connexion. C’est bien pour en profiter, mais je vais essayer de garder mon rythme d’écriture journalière, seul la mise en ligne sera différée.

 

PS : le site web de l’ONG de Sam > http://www.borntolearn.eu/en