Jour 324 – Moshi #2

Dans la matinée, Emmanuel nous fait déposer sa voiture à l’hôtel directement. Après quelques étapes ravitaillement dans Moshi, nous prenons la route. Nous partons dans un premier temps sur la route principale (asphaltée) jusqu’à Boma, puis de là nous bifurquons sur une route de terre pour nous rendre aux célèbres Hot Spring de Chemka. La route n’est pas de tout repos, car la voiture n’est pas un 4×4, et il faut traverser une rivière, s’accommoder des cailloux et de trous, et surtout des portions très boueuses. Avec le paysage environnant sans rivière on a un peu de mal à voir d’où les bassins d’eau vont surgir.

 

Autour des bassins se forme une sorte d’oasis, et c’est d’abord les arbres qui entourent la zone que nous découvrons. Une fois garés, nous nous rendons au bord des bassins et découvrons ce lieu magique et idyllique. Nous avions vu une photo, mais en vrai c’est un petit paradis, et surtout il n’y a presque personne à ce moment-là. Nous pique-niquons face au bassin, tranquillement, avant de nous jeter à l’eau.

 

Pour un Hot Spring, l’eau n’est pas chaude mais elle est néanmoins super agréable, surtout pour se rafraîchir après la chaleur du trajet, nous ça nous va très bien. Les deux bassins sont alimentés par des sources souterraines, et ressortent en formant une rivière. Il y a pas mal de courant, et il y a même des petits poissons qui vivent ici et viennent nous chatouiller quand on arrête de nager. On en profite à fond, en restant pas loin de deux heures dans l’eau. On explore les coins et recoins des bassins, et on nage beaucoup. Clémence s’essaiera aussi aux plongeons depuis la corde suspendue au-dessus de l’eau façon Tarzan, et j’essaierai quant à moi de donner une leçon de natation à un guide qui n’avait jamais nagé avant de venir là. En parlant avec lui, je comprends un peu mieux, en réalité que les gens qui vivent vers le Kilimandjaro n’ont aucun endroit où apprendre, la mer est loin, et même ce bassin est en moyenne à 50 kilomètres. Il n’y a pas de piscine publique ni vraiment de cours de natation. Nous voyons plusieurs personnes dans l’eau, qui ne semblent pas savoir nager, mais ils n’ont pas peur de se lancer, et surtout ils ont des bon reflexes.

 

Nous en avons bien profité, mais nous prenons quand même le chemin du retour en milieu d’après-midi. C’est le moment où les nuages ont décidé de se disperser et de nous offrir un magnifique point de vue sur le Kilimandjaro. La vue nous accompagnera jusqu’à ce que nous rejoignions la route asphaltée à Boma, puis les nuages reviendront. Comme nous a dit Emmanuel, la montagne est belle, mais elle est timide !

 

Nous faisons une pause à l’hôtel, puis Edouard qui nous a déposé la voiture ce matin, revient la chercher, et par la même occasion il nous emmène jusqu’à la maison de l’association d’Emmanuel. Son association vient en aide aux enfants des rues et à des orphelins pour essayer de leur fournir une bonne éducation, et leur permettre d’accéder à de bonnes formations. Nous rencontrons une partie des 23 enfants dont il s’occupe actuellement avec son équipe, lui-même s’en est sorti grâce à un programme comme celui-ci. Les enfants nous font faire le tour de la maison, de leurs chambres à la cuisine tout y passe, puis nous découvrons aussi leur jardin. Ils semblent contents de nous voir, et on est encerclés. L’un d’eux me prend par la main et ne me lâche plus, Clémence prend une nouvelle leçon de swahili. Ils parlent tous à peu près anglais, les grands même très bien. C’est chouette de voir qu’ils s’en sortent bien, mais on voit aussi qu’Emmanuel est derrière eux et leur met la pression pour qu’ils réussissent bien. Clémence leur laisse les cahiers et stylos que nous avions prévus à la base pour notre volontariat mais qui ici seront tout aussi utiles.

 

Emmanuel nous dépose ensuite en ville pour que nous allions dîner, ce soir c’est un restaurant indo-italien, tout un concept ! C’est clairement un restaurant touristique, je pense que nous n’avons pas vu autant de touristes réunis dans un seul endroit depuis notre arrivée en Tanzanie. C’est en taxi que nous rentrerons à l’hôtel, car de nuit c’est plus sûr et on nous a conseillé de faire comme ça. Il est vrai que marcher le long des routes dans le noir ce n’est pas foufou.