Jour 248 – Lima #3

Je commence la journée à l’envers : je suis en train d’écrire installé sur le toit de l’hôtel avec le paon qui me tourne autour. Clémence, elle, s’essaie à l’aquarelle, nous profitons des derniers rayons de soleil de la journée. Ce matin, c’est Clémence qui m’a tiré du lit, elle s’est un peu recalée au nouvel horaire, mais reprend ses habitudes de réveil. Ce n’est finalement pas plus mal pour aujourd’hui, car nous avons prévu de visiter des quartiers éloignés du centre. Pour nous y rendre, nous empruntons le Metropolitano. Rien à voir avec notre métro, il s’agit d’une ligne de bus rapide circulant sur des voies réservées. Vu la circulation, ce n’est pas du luxe, et c’est plutôt efficace.

 

Nous passons un moment dans le bus à traverser les différents quartiers de Lima, nous prenons conscience de l’étendue de l’agglomération. Surtout, nous ratons notre arrêt et devons faire demi-tour au terminus, ce qui rallonge un peu plus le temps de parcours. Nous arrivons finalement dans la ville de banlieue de Barranco, qui est presque considérée comme un quartier de Lima. L’endroit est agréable, et enveloppé dans les embruns de l’océan Pacifique Sud. Nous parcourons les petites rues, certaines avec les murs envahis de street art, découvrons le Puente de los Suspiros (LE pont des amoureux). Nous descendons aussi sur la plage pour nous rapprocher de l’océan. Clémence y met les pieds, et une vague traitresse décide de la mouiller un peu plus.

 

Nous remontons ensuite le long de la falaise qui domine l’océan, et continuons notre chemin en longeant vers le nord. Nous découvrons les quartiers riches de Barranco, les demeures sont luxueuses, et bien sécurisées. Nous basculons ensuite dans le quartier de Miraflores, le nouveau quartier à la mode de Lima. C’est un peu le nouveau centre moderne de l’agglomération. Nous trouvons un petit café bobo pour déjeuner à l’atmosphère très sympa, et aussi très bon.

 

Nous continuons ensuite dans Miraflores, et décidons de nous rendre à l’ICPNA (l’institut culturel péruvien et nord-américain) présentant des expositions gratuites. Nous y découvrons le travail de l’artiste Natalia Iguiñiz, réuni dans l’exposition Energias sociales / Fuerzas vitales. Nous avons découvert une rétrospective de ses œuvres qui traitent de la place de la femme dans la société péruvienne, et plus précisément à Lima. Le sujet traité est aussi le corps de la femme au sein d’une société très religieuse, avec des codes établis. C’était intéressant car les supports utilisés sont variés, et le propos est réfléchi.

 

De l’institut, nous nous rendons au Museo de Sitio Huanca Pucllana tout proche. Changement total d’ambiance et de sujet, c’est même un peu par hasard que nous nous y rendons. Il s’agit d’un site religieux et funéraire de civilisations pré-incas. Le site est encore en fouille, mais déjà ouvert au public avec des visites guidées. Notre guide semble passionné et il est par conséquent intéressant. Nous apprenons que 25 civilisations, plus ou moins longues se sont succédé avant l’avènement des Incas. Sur ce site en particulier, ce sont 3 civilisations qui l’ont utilisé. Les archéologues ont représenté les gens à échelle 1 en action pour que l’on se projette. Nous montons au sommet de la pyramide, et y découvrons la vue, et les tombes qui ont été exhumées. Nous en avons beaucoup appris grâce à notre guide très intéressant, qui a aussi abordé durant la visite les sujets autour de l’élevage et des cultures. Il y a d’ailleurs un petit jardin annexe présentant les variétés déjà plantées à l’époque, et un enclos avec des lamas et des alpaguas. Le sujet de la construction est aussi abordé, car tout sur le site est fait avec des briques d’adobe, à base d’argile principalement. Si la construction datant de 400 après JC tient encore debout, c’est uniquement parce qu’il ne pleut en moyenne que 20mm d’eau par an à Lima. Nous sommes dans un quasi désert, et actuellement, la ville n’est alimentée que par les sources qui descendent des montagnes et des hauts plateaux des Andes.

 

Autour de nous et dans Miraflores, et nous le voyons encore plus avec la vue depuis le sommet de l’antique pyramide, les embruns de l’océan sont présents partout. La vue au loin est bouchée, un voile nuageux semble tomber et se balader dans la ville. Notre guide nous expliquera que pourtant pendant les mois d’été, c’est un des seuls moments où le soleil perce un peu. Il nous dira aussi que le Pérou en raison de sa position géographique est un des pays au plus fort taux d’UV, en résumé, ça chauffe fort !

 

Nous décidons d’en rester là pour aujourd’hui, et de reprendre le Metropolitano en direction du centre. Les rues que nous traversons pour rejoindre notre hôtel sont bien plus animées en ce dimanche après-midi que ce matin quand nous sommes partis. Les magasins sont tous ouvert, et les mimes sont partout dans la rue comme hier soir.