Jour 201 – De Mendoza à Uspallata

En me posant pour écrire ce soir j’ai l’impression que nous avons eu trois journées en une ! Tout a commencé par l’arrivée à Mendoza après une nuit en bus plutôt bruyante, puisque malheureusement nos sièges étaient situés au-dessus du moteur. Apparemment Marius n’a pas été dérangé, j’ai pour ma part bien eu besoin des boules Quiès. A la descente du bus, nous nous posons pour le petit déjeuner et pour étudier les options pour la suite. Nous devons nous rendre à l’agence de location de voiture, mais son bureau est à l’aéroport. Le plus économique est avec les bus de ville, le plus simple en taxi. Nous voulons tenter les bus de ville car nous avons un peu de temps, mais nous ne trouvons pas où acheter la carte de bus nécessaire pour les emprunter. Ce n’est pas la première fois que je me retrouve confronté à ce problème, les cartes ne se vendent jamais dans les endroits où nous arrivons et où nous en aurions besoin immédiatement. Nous partons à pied à la recherche de notre sésame, et c’est après un bon petit parcours et 5 kiosques plus tard que nous le trouvons. Aller à l’arrêt de bus qui nous intéresse est presque facile, et nous n’avons pas longtemps à attendre avant qu’il arrive.

 

Malheureusement ce bus ne va pas jusqu’à l’aéroport, mais d’après le renseignement que j’ai eu, nous sommes soit à 20 minutes à pied, soit il y a un autre bus pour nous déposer. Dans les faits, il n’y a aucun bus, et en traçant le parcours sur la carte je découvre que nous sommes à une heure de marche ! Au milieu de nulle part entre la ville et l’aéroport, nous prenons la décision de faire du stop pour nous rapprocher de l’aéroport et gagner du temps. Nous n’y croyons pas trop au début, mais en à peine 10 minutes une voiture s’arrête, et un homme super sympa au volant de sa Renault 25 d’une autre époque nous dépose juste devant le terminal ! Ouf !

 

La récupération de la voiture de location n’est pas compliquée en soit, mais des discussions sans fin se lancent entre les deux filles qui tiennent le comptoir, je ne saurais jamais la finalité, mais en tout cas nous avons une voiture un peu mieux que ce qui était prévu ! Nous avons décidé de la baptiser, le modèle étant une Chrysler Onix, elle s’appellera Phénix l’Onix ! (c’est le choix de Marius). Je regarde un peu ce que nous pouvons faire sur le trajet qui va nous conduire à Uspallata, puis nous partons. Mendoza est la région viticole de l’Argentine, nous partons donc visiter des Bodegas. La première se nomme La Rural, c’est une des plus grandes de la région. Elle permet de visiter un petit musée (moyennant finance pour les plus de 18 ans), et en fin de visite d’échanger le montant de son entrée contre un bon d’achat ou une dégustation. Je repars donc avec une bouteille sous le bras. Nous avons tous les deux découverts les anciens outils et matériels utilisés dans cette propriété qui fut une des première ici, créée par des immigrants Italiens.

 

La seconde Bodega que nous visitons s’appelle Carinae, elle est gérée par un couple de Français qui l’a reprise il y a une vingtaine d’années. Nous arrivons un peu comme des fleurs, mais nous sommes merveilleusement bien reçus par Brigitte, la patronne, qui prend un long moment avec nous pour nous faire la visite des lieux, et répondre à toutes nos questions. C’était ultra intéressant, très convivial et très sympa. Marius s’est passionné et a posé des tonnes de questions, je n’ai pas été en reste ! Toutes les parcelles de l’exploitation ont un nom de constellation car Philippe, le patron, est un fan d’astronomie. Ils ont un peu insufflé un souffle différent dans la réalisation du vin argentin, qui il y a quelque année n’était que du vin en vrac. Après la visite vient la dégustation. Bien sûr je ne peux rien boire, et je dois cracher tous ces merveilleux breuvages. On se prend un cours d’œnologie et de dégustation, et Marius s’avère très fort pour reconnaitre les subtilités des vins à l’odorat (uniquement bien sûr), Brigitte le félicite chaleureusement. On termine la dégustation par un petit pain avec l’huile d’olive de la propriété qui est divine ! Je ne repars pas les mains vide, je vais profiter que Marius rentre dans quelques semaines et lui glisser des bouteilles dans son sac pour notre cave personnelle parisienne, nous n’aurons plus qu’à les ouvrir pour fêter le retour en juin ! Brigitte nous aura fait passer un très bon moment, et nous avons un peu l’impression de partir de chez mamie en quittant la Bodega, elle ne nous aurait pas laissé repartir sans un bisou sur chaque joue ! Elle nous aura aussi conseillé un super restaurant pour le déjeuner.

 

Nous arrivons dans ce qui ressemble à une maison, mais qui est aussi le restaurant El Chalet. Ici, un seul menu par jour, et uniquement de la cuisine traditionnelle Argentine. Entre les achats de vins et le repas, la journée n’est pas économique, mais qu’est-ce qu’on s’est régalés ! Le patron gère tout seul la cuisine et le service, mais comme nous sommes seuls ça se passe bien. Il s’occupe de nous aux petits oignons, et nous ressortons rassasiés par ce repas et très heureux de ce début de journée (nous avons même goûté de la viande la lama !). Il est quand même temps de prendre la route, car nous sommes encore à une centaine de kilomètres de notre destination finale.

 

Au fur et à mesure que nous allons sur la Route nationale 7 qui relie l’Argentine au Chili, nous découvrons l’apparition des montagnes de la Cordillère des Andes au loin. Puis nous nous retrouvons de plus en plus dans un relief escarpé, puis il devient de plus en plus vertigineux autour de nous. Nous faisons un arrêt au bord du bassin de retenue de Podrerillos, sur le Rio Mendoza. Ce lac artificiel crée un endroit vraiment magnifique coincé entre les montagnes. Nous faisons une bonne pause pour profiter de la vue et de l’endroit. Nous yeux ne savent plus où se poser tellement tout est beau ! Nous reprenons ensuite la route, mais à peine revenus sur l’artère principale, nous décidons de nous arrêter pour prendre un couple d’auto-stoppeurs. Nous nous sommes dit que ce matin nous étions contents que quelqu’un nous aide, et que si l’occasion se présentait nous aiderions à notre tour. Nous accueillons donc Daniel et Victoria, un couple Argentin qui vient de Cordoba, et qui rallie le Chili en stop. Nous les avançons seulement d’une cinquantaine de kilomètres en les déposant dans le centre d’Uspallata. Nous essayons de communiquer comme nous pouvons mais eux ne parlent rien d’autre que l’espagnol, nous arrivons quand même à échanger quelques phrases. Ils nous montrent l’ancienne voie de chemin de fer qui longe elle aussi le corridor entre les montagnes et nous expliquent quelques légendes. Sur cette portion de route où nous alternons flancs de falaises et tunnels, le paysage autour du nous est vraiment beau, et grand !

 

Une fois que nous les avons déposés dans le centre, nous faisons le tour des supermarchés et des banques pour nous ravitailler en victuailles et en liquide, car pendant les deux prochains jours cela va être un peu plus compliqué. Nous nous rendons ensuite à l’hôtel, que je trouve avec difficulté, mais nous trouvons finalement et nous sommes chaleureusement accueillis. Nous sommes les seuls clients ici, donc les espaces communs deviennent un peu l’extension de notre chambre. Comme nous sommes un peu excentrés de la ville, je profite d’avoir une cuisine et que nous ayons fait des courses pour préparer le diner. Nous profiterons du grand hall assez cosy de l’hôtel et de la sympathie de l’accueil pour la fin de la journée. Que d’aventures pour une seule journée !