Je quitte l’appartement de Grant assez tôt ce matin pour prendre un train en direction de Katoomba, située dans le parc national des Blue Mountains. C’est très pratique car c’est desservi par le prolongement d’un équivalent de train de banlieue accessible avec la carte unique de transport du grand Sidney ! Une fois mon sac déposé à l’auberge de jeunesse (car je n’ai pas trouvé de couchsurfing libre ici), je reprends le train dans le sens inverse pour 2 stations jusqu’au village de Wentworth Falls. Tous ces villages sont en altitude mais on n’en a pas la sensation car la montée se fait progressivement sur un plateau. Assez vite après la gare, un chemin longe la petite rivière pour mener jusqu’à la cascade qui a donné son nom au village. Le chemin porte le nom de Charles Darwin, car il aurait séjourné et marché sur cette piste durant son séjour dans le village au début du 19ème siècle.
Je comprends à quel point je suis en altitude quand je rejoins le premier point de vue, la vue est impressionnante (déjà c’est bien), et en plus de la cascade, je découvre des falaises qui terminent le plateau en tombant à pic, puis une étendue de forêt à perte de vue. Ce parc a le nom de Blue Mountains car les forêts sont principalement composées d’eucalyptus, qui dans leurs processus de photosynthèse rejettent une sorte de gaz bleuté. Et effectivement une sensation d’air bleu flottant au-dessus de la forêt est là. Les premiers chemins que j’empruntent ne sont pas trop difficiles, du coup ils sont pas mal empruntés, que ce soit par des sorties scolaires ou des marcheurs du dimanche (même si on est lundi). Je descends jusqu’au pied de la cascade par un escalier taillé à même la pierre, pour m’offrir une pause déjeuner avec le panorama sur la cascade. Après avoir croisé pas mal de lézards (gros et noir), une mygale (morte mais prise en charge par des fourmis), je découvre plein de Cacatoès à huppe jaune qui se donnent en spectacle au-dessus de la forêt. Avec leurs plumes blanches et leurs chants et cris on ne peut pas les rater !
Au moment ou je reprends la marche, un perroquet rouge et vert me passe au-dessus, magnifique ! J’arrive au pied d’une seconde cascade qui est juste à la suite de la Wentworth falls. Pour y accéder, il y a toute une suite d’échelles en métal installées à même la falaise tellement le relief est escarpé. Il y a eu un énorme travail pour l’aménagement de cette voie. Je suis donc au pied de la seconde cascade, ou une sorte de grand bassin se forme, là un groupe de jeunes est en train de se baigner, je teste la température de l’eau avec ma main et me dit qu’ils sont un peu fous tellement elle est froide. De là j’attaque la traversée au milieu de la forêt d’eucalyptus pour rejoindre le second accès de l’autre côté des falaises. Le chemin est assez escarpé, mais super agréable, et surtout je ne croise presque personne. Je me dis même qu’avec un peu de chance je vais réussir à observer quelques mammifères endémiques d’Australie qui raffolent des eucalyptus. Mais non, aucun Koalas ni Wombats n’ont pointé leur nez.
J’attaque la remontée vers le village, en longeant tout un enchainement de cascades plus jolies les unes que les autres, en passant par un escalier très bien aménagé et bien moins raide que du côté par lequel je suis descendu, heureusement. En regardant la carte je vois que les falaises font 100 mètres de haut en moyenne, et au total j’aurai fait 240 mètres de dénivelé +/- sur cette marche de 12 kilomètres. Une fois remonté, j’attend le bus pour rentrer sur Katoomba, car la gare se trouve à l’opposé du village et j’ai un peu la flemme. Mais après trois quarts d’heure d’attente toujours pas de bus, donc je me résigne à traverser le village pour retourner à la gare, et finalement croiser le bus (trop tard) à 100 mètres de la gare. Une fois rentré à l’auberge, il ne me reste plus qu’à aller faire quelques courses pour faire des économies sur les petits déjeuner et pique-nique du lendemain. Je retrouve un peu les habitudes que j’avais prises durant mon précédent voyage en Nouvelle-Zélande. Il y a beaucoup de similitude entre les deux pays sur pas mal de points d’ailleurs. Le fait que les chemins de marche soient aménagés et repérés en est un, c’est plutôt appréciable de pouvoir lâcher un peu le GPS pendant les randonnées.