Jour 146 – Melbourne

Ce matin, je reste un peu à la maison, je prends mon temps. Louise me demande mon aide pour la rédaction d’un court dialogue pour son cours de français. Ce matin elle s’est levée tôt pour aller faire du vélo et au passage elle a fait un stop à la boulangerie (française) de la ville. Elle m’a gentiment ramené un croissant, un vrai croissant ! Le climat ici permet enfin d’avoir de vraies viennoiseries, c’est un peu le bonheur j’avoue.

 

En fin de matinée, je pars vers la gare pour aller en centre-ville, où j’arrive une heure plus tard. Je ne suis vraiment pas installé à côté, mais c’est aussi très sympa de découvrir les villes adjacentes, et les quartiers résidentiels. Tout est très joli et très propre dans ces zones. Je commence ma journée (bien entamée) de visite par la cathédrale Saint-Paul, qui est le siège de l’église anglicane d’Australie. Il y a un événement musical, du coup une grande partie de l’édifice n’est pas accessible mais on peut quand même entrer et voir depuis l’entrée. Une scène avec tout ce qui va avec (lumière et son) est installée dans le chœur. Je reste quelques minutes à regarder l’installation, et la console lumière, j’ai un peu l’impression de voir ma vie d’avant voyage. Je fais ensuite la courte visite d’une fondation qui présente de l’art aborigène, puis je me rends au musée de l’immigration.

 

Le musée est très bien fait, très bien documenté et bien présenté. Il nous explique l’histoire de l’Australie en tant que terre d’immigration. En commençant par les Aborigènes arrivés il y a 50 000 ans, mais en consacrant le gros des expositions à la période partant de l’arrivée des colons britanniques jusqu’à nos jours (et les excuses publiques du gouvernement Australien envers les Aborigènes, en 2008 seulement). Il est aussi expliqué toute l’évolution des transports entre l’Europe et l’Australie, qui va de paire avec l’augmentation progressive du nombre de colons. Puis la transition d’une colonie Britannique vers un pays à part entière. Il est difficile de résumer toutes les informations, tous les chiffres, toutes les histoires, mais c’était je trouve très passionnant.

 

Je passe ensuite toute l’après-midi à marcher dans les rues du CDB (Central Business District) et du quartier central, à la recherche d’architectures intéressantes, mais aussi et surtout des fameuses rues où le street art est roi ! Pour ce qui est de l’architecture je suis servi. Une grosse partie des anciens bâtiments a été conservée (certains datent de 1911), et côtoient des buildings plus modernes les uns que les autres. Le fait d’avoir le neuf et l’ancien mélangés donne une impression particulière, et un contraste que je trouve très intéressant. Au détour d’un trottoir, je rejoins un attroupement. Il s’agit d’un jeune homme qui fait un spectacle de magie, plus précisément de close-up à même le trottoir. Il est ultra impressionnant, du coup j’en profite jusqu’à la fin car j’ai tout mon temps. Tout y passe, toutes les façons possible et imaginable d’utiliser des cartes. Mais aussi l’avalage de ballons et l’apparition d’objets (comment deux citrons et une balle peuvent rentrer dans un petit verre ? Je n’ai toujours pas compris). Dans un espace comme celui-ci où il est complétement entouré de public, ça montre bien à quel point il est doué dans son art !

 

Dans un autre registre d’art, pour ce qui est du street art, les rues rivalisent les unes avec les autres, et certaines sont bien plus touristiques que d’autres. D’ailleurs, au détour de la célèbre AC/DC lane (en hommage au groupe), je suis par hasard un groupe de visite guidée en français. Je reste en marge du groupe pour ne par trop me faire remarquer mais j’apprends deux / trois informations intéressantes. Surtout, cela me permet de trouver deux des graffs du célèbre graffeur Banksy. Le guide explique que personne ne sait qui est cet homme (mais on sait que c’est un homme), et que ses graffs se vendent très cher maintenant, et qu’il est multi-millionnaire à l’heure qu’il est, c’est un peu fou comme histoire. En tout cas, pour ce qui est des graffs des rues de Melbourne, tout n’est pas magnifique mais il y a quand même quelques œuvres qui valent le détour. La qualité est assez impressionnante, et la sensation de découvrir ces œuvres seul dans des petites impasses ou des petites rues aux murs de briques ajoute aussi un petit quelque chose.

 

Il ne me reste plus qu’a dîner avant de reprendre le chemin de la banlieue. Après un plat iranien à midi, ce sera japonais ce soir. Comme je l’ai vu hier, cette ville est vraiment multi culturaliste, jusque dans ses (très) nombreux restaurants. Pendant le repas, mon voisin de table Australien (c’était une longue table le long d’un mur pour ceux qui font des groupes de un) ouvre spontanément la conversation. Je découvre que c’est un grand voyageur et nous partageons quelques expériences, et j’en profite pour découvrir un peu plus la culture australienne. Il ne me reste plus qu’à rentrer, et le temps d’arriver la nuit tombe. Je papote un peu avec Louise à mon arrivée à la maison, et finis de relire et corriger un peu son devoir de français avant de m’installer dans ma chambre tranquille. J’ai encore fait pas mal de kilomètres à pied et c’était une journée très remplie, mais aussi très intéressante !