Dès l’avion, qui est d’une compagnie Australienne, le dépaysement commence. Après 4 mois entre Asie et Inde, c’est brutal ! Le principe de la compagnie sur des vols long courrier est assez inédit, elle applique le même que celui des vols low cost où tout se paie en plus du billet. Elle l’applique à l’extrême car même le visionnage de films est payant. Tant pis, je me contente de lire et puis, après tout c’est un vol de nuit, donc j’essaie aussi de dormir. Par contre j’ai un repas, contrairement à mon voisin. Ma nuit aura en tout et pour tout duré 4h, tellement le siège est inconfortable et petit, mais c’est comme ça.
A l’arrivée à Melbourne, les formalités douanières sont un jeu d’enfant, tellement qu’il n’y a au final pas vraiment de contrôle de passeport humain et que je n’ai pas droit à un tampon d’entrée pour compléter ma collection. Juste à la sortie, un douanier regarde mes papiers, en m’accueillant par un « Hey man », puis me les rend en disant au revoir avec un « Thanks buddy », c’est familier mais ça met dans l’ambiance australienne direct ! L’accès au centre-ville se fait par un bus spécial, très pratique, mais le prix pique un peu. Il va falloir que je m’habitue à ce nouveau niveau de vie, et que je perde l’envie de négocier. Car franchement quand la vendeuse de ticket a dit le prix, le premier réflexe a presque été de faire « quoi ? non… trop cher ? Cheaper price please ? » ! Ça aurait fait un peu mauvais genre !
Une fois dans le centre, je laisse mon sac dans une consigne. Enfin j’essaie parce que l’automate m’avale un billet de 20$ (australien maintenant). Apparemment j’ai mis trop de temps à réfléchir. Heureusement, un des hommes qui s’occupe de la surveillance de l’endroit passe par là et m’aide à verrouiller un locker, puis m’emmène dans leur bureau pour me rembourser ma perte. Le tout en me croyant sur parole et en souriant, puis avec un « au revoir » en français dans le texte quand je pars. Là je commence à me dire que les Australiens sont vraiment sympas.
Je commence la découverte du centre-ville, de ses rues à angle droit, ses hautes tours, ses vieux immeubles aussi, ses innombrables tramways. C’est un énorme dépaysement, je me retrouve dans un environnement et une ambiance qui me rappelle Montréal, ou bien en plus près d’ici Auckland. On est aux antipodes (c’est le cas de la dire) de l’Asie, et même de Bangkok qui ne démérite pourtant pas en termes de gratte-ciels. Ce qui me change aussi, c’est la population. Je retrouve comme à Paris une population variée et multi-ethnique. Toute cette diversité se remarque aussi dans les nombreux restaurants qui ont pignons sur rues, ou bien aussi ceux des très nombreux centres commerciaux. Le centre grouille d’activité, mais je m’y sens bien. Au passage dans un centre commercial, je tombe sur une boutique découverte il y a quelques années en Nouvelle-Zélande. Je craque et fais une razzia de vêtements. Bon je ne pourrai pas tout garder mais comme ils ne se trouvent pas en France c’est de l’investissement pour mon retour. Je fais aussi un tour dans la bibliothèque de la ville, le bâtiment date de l’époque victorienne. Il y a un dôme qui surplombe la salle de travail et de lecture. Les tables en bois sont placées en étoile avec chacune des lampes avec un abat-jour vert en verre. C’est vraiment l’image qu’on se fait d’une bibliothèque à l’ancienne. Je continue ma balade et découvre une exposition de l’ACMI (Australian Center for Moving Image) qui retrace l’évolution de la vidéo de son invention à nos jours. C’était super intéressant, et très bien présenté ! Je prends ensuite le chemin du retour vers la gare pour récupérer mon sac, au détour d’une rue je passe par la fameuse Hosier Lane. Cette rue est célèbre car ses murs sont entièrement recouverts de grafs, et ceux-ci évoluent au fur et à mesure du temps. Melbourne est aussi une capitale du street art, et a priori ce n’est pas la seule rue où l’on peut en voir !
Je récupère donc mon sac, et je prends un train de banlieue en direction de la petite ville adjacente de Hampton (qui fait partie du grand Melbourne). A l’arrivée, Louise, une infirmière cinquantenaire et addicte de cyclisme vient me chercher. Nous sommes rentrés en contact par Couchsurfing, et elle a accepté de m’héberger (gratuitement c’est le principe de ce système) pendant mes 3 nuits ici. Elle vient de faire 14 kilomètres à vélo pour passer par la gare, et me propose un verre de rafraîchissement avant de nous mettre en route vers chez elle. Ça nous permet de faire un peu plus connaissance. Elle a appris le français et du coup nous faisons toute la discussion comme ça. De là nous marcherons 30 minutes pour rejoindre son domicile. Je ne savais pas exactement où c’était et je me retrouve du coup à une heure du centre-ville… Je doute du choix que j’ai fait mais je me ravise en arrivant dans la maison. Louise fait en sorte que je me sente comme chez moi et c’est vite le cas. J’ai ma chambre privée, la maison est super sympa, il y a un chat, de l’eau chaude (avec de la pression), je peux laver mon linge, la totale pour être bien. Pendant que Louise soigne son chat diabétique, je déballe mes affaires et je m’installe. Pour ce soir, elle a tenu à m’inviter à manger, pour me souhaiter la bienvenue. J’ai droit à une magnifique côte d’agneau au barbecue (les australiens sont à priori fan de barbecue) arrosée de vin rouge, australien bien sûr ! Ce qui est agréable, c’est que je retrouve des soirées avec le soleil, car il ne se couche pas super tôt ici. La température est aussi très agréable, très printanière, ça tombe bien c’est le printemps dans cette région de l’Australie. On se croirait presque dans le sud de la France avec les cigales en fond.