Jour 120 – Parc national de Cat Tien

Réveil aux aurores, enfin bon pas vraiment mais la sensation était la même pour nous on le jure ! On s’équipe de nos « chaussettes » anti-sangsues prêtées par l’hôtel, et on part prendre le bateau qui traverse la rivière Dong Nai. De l’autre côté, Tai notre hôte nous laisse entre les mains de notre guide du jour, Be. Anna, une anglaise en voyage au Vietnam pour une semaine s’est jointe à nous deux aussi. Nous voilà partis tous les 4 dans la jungle. Très vite la végétation est assez impressionnante, en plus d’être sacrément luxuriante. Premier arrêt en bordure de la réserve des singes gibbons. Certains sont en cage, on nous explique qu’ils sont en convalescence après une blessure, souvent due à une bagarre de domination entre singes. D’autres sont en liberté, et viennent ici se nourrir. Les arbres sont gigantesques et on les voit se jeter de branches en branches au-dessus de nous. On découvre que les plus jeunes ont le pelage brun, et notre guide nous explique que c’est à partir de 3 ans qu’ils ont le pelage qui devient blond. Ils poussent des cris très très fort qui ressemblent presque à des sirènes, c’est ultra impressionnant, j’ai enregistré une mini vidéo pour que l’on se rende compte (https://youtu.be/diCztmgEakg). Dans un enclos derrière, un gentil porc-épic sort d’un trou pour dire bonjour, et puis rentre dans un autre trou aussitôt.

Nous voilà partis dans la jungle, à la découverte de cet endroit complétement fou. On se croirait dans Tarzan. Les lianes sont gigantesques, les arbres ultras méga haut. Il y a des petits ruisseaux aussi. Certains arbres sont très très vieux et ont des troncs très larges. Nous entre-apercevons aussi des macaques qui se jettent de branches en branches à la cime des arbres, à plus de 30 mètres de haut. Eux semblent plus gros que les gibbons, et ont le pelage gris. Là c’est le moment où on me fait remarquer : « Tiens c’est quoi le petit truc noir sur ton bras ? », et notre guide Be de répondre, « Oh ce n’est rien, c’est juste une sangsue ! » (AAAAAAAAAHHHHHH intérieur). Be me l’arrache du bras et il en reste un petit point de sang. A partir de ce moment-là, nous surveillons tous les dix mètres les sangsues présentes. Car ça ne s’arrête jamais. Nous essayons de profiter au maximum de la balade mais c’est un peu flippant quand même. Je prends sur moi pour les retirer et les écraser entre mes mains, mais Clémence (j’ai eu l’autorisation de dire la vérité) est carrément flippée. Il faut dire que ça grimpe sacrément vite ces petites bêtes !!! On les devine par terre qui s’agitent debout sur leur fesse (oui il n’y en a qu’une, enfin je crois c’est trop bizarre) pour essayer de s’agripper à nous sur notre passage. Certaines sont minuscules mais d’autres ont déjà bien mangé au petit déjeuner, et un peu abusé au goûter la veille aussi.

Malgré ça on découvre quand même une végétation et un endroit de fou. Je n’avais personnellement jamais vu la jungle en vrai comme ça ! Ça fait un peu explorateur (mais eux ils ne devaient pas autant flipper des sangsues). Avant de rentrer par le chemin d’accès du parc qui lui est carrossé (donc sans sangsues) pour retourner au bateau, nous faisons un arrêt devant un très vieil arbre, en anglais il s’appelle red wood, mais je n’ai pas trouvé l’équivalent français. Celui-ci a 700 ans, mais cette espère grandit très doucement donc il est plus petit que la forêt autour. On apprend aussi que c’est un des survivants, avec quelques autres vieux arbres du parc. Les arbres sont finalement assez jeunes ici car la zone a connu un désastre écologique avec les déversements d’agent orange par les Américains durant la guerre. La nature a quand même bien repris ses droits depuis, heureusement. Ce vieil arbre de 700 ans a été surnommé « l’arbre de l’oncle Dong », car c’est ici que le Général Ho Chi Minh a donné un statut à ce parc pour que la zone soit protégée.

Une fois rentré au lodge, Clémence se pose sur la terrasse pour travailler, de mon côté je pars avec le gérant de l’hôtel pour faire deux / trois petites réparations sur la moto. Il me guide pour trouver les bons artisans pour les quelques broutilles qu’il y a à faire. Je le remercie chaleureusement car il m’a été d’une grande aide, je n’aurais jamais trouvé ni réussi à expliquer tout ça seul. Je rejoins Clémence pour finir la journée, posé dans le hamac sur la terrasse. La pluie arrive et à 18h il fait nuit noire, mais qu’est ce qu’on est tranquille ici !