Jour 111 – De Kampot à Phnom Penh

A 8h tout le dortoir est sur le pont ! Certains ont un peu plus de mal à cause de leur soirée de la veille (ah les bretons). Je m’enfile un merveilleux petit déjeuner à base de crêpes bretonnes et je prends la route, avec miracle, le soleil ! Trajet sans vraiment d’histoire cette fois-ci, heureusement ! Juste une des barres du porte bagages qui a cassé, j’ai fait un petit arrêt pour faire ressouder ça et c’était reparti. Les derniers kilomètres avant d’arriver sont très difficiles car il y a beaucoup de camions, une fois en ville, le trafic est très intense et ce n’est pas beaucoup plus facile. Je dépose mon sac à l’auberge choisie, The happy House Zone ! Le nom en impose déjà non ? Je suis content de mon choix, c’est plus central, plus propre, plus calme et moins cher. Ils me font carrément garer la moto au fond de la salle principale à l’entrée, au moins elle sera à l’abri !

Je pars à pied pour d’abord aller manger, faire un petit craquage Starbucks au passage (deso pour les puristes), puis me rendre dans une des cliniques de la ville pour aller voir un médecin. Je ne savais pas trop quoi penser de l’évolution des blessures et je préfère être sûr et consulter. La clinique appartient au médecin conseil de l’Ambassade de France, rien que ça ! Le médecin Cambodgien qui s’occupe de moi parle cependant très bien français ça simplifie les échanges. Il est très rassurant, passe un bon moment à bien bien bien (aie aie aie) nettoyer et m’indique les procédures à suivre. L’après-midi est déjà bien avancé quand je sors de la clinique, il est trop tard pour me lancer dans des visites, ici à 17h quasiment tous les lieux de tourisme ferment. Je marche donc en ville en me laissant aller à mes envies, histoire d’en découvrir un peu plus. Je traverse la place de l’indépendance et son énorme monument représentant une fleur de lotus et datant des années 50. Sur la même place se trouve une nouvelle statue du père du roi actuel, celui qui a régné une grande partie du 20ème siècle, en plein milieu de l’histoire tumultueuse du Cambodge.

Mes pérégrinations m’amènent jusqu’aux promenades le long du Tonlé Sap, presque à l’endroit où il rejoint le Mékong. Avec le soleil couchant, la vue est belle, mais elle est encore plus belle vue de la terrasse du FCC. Ce bar restaurant mythique, le Foreign Correspondant Club est un des hauts lieux de Phnom Penh. Bon maintenant il est plus fréquenté par des touristes (je ne peux rien dire moi aussi), mais à l’époque c’était le lieu de rencontres et d’échanges des journalistes et des correspondant locaux. Le livre que je viens de finir, Kampuchéa de Patrick Deville, a pas mal de scènes qui se passent à cet endroit. Le livre est aussi très intéressant et très bien écrit, car j’ai énormément appris sur l’histoire de la région, et pas seulement sur le Cambodge, mais aussi sur ce qui fut appelé l’Indochine. J’aime bien avoir tout ça en tête après mon séjour au Laos et juste avant d’aller au Vietnam, de rattacher un peu mon voyage à l’histoire de ces pays et pas de juste visiter pour visiter.

Je m’égare, je me trouve donc au FCC à siroter mon cocktail tel un correspondant d’antan (on peut toujours avoir de l’imagination), quand un groupe composé d’australiens, et d’anglais émigrés soit en Australie, soit en Thaïlande m’aborde. Ça les dérange que je sois seul et ils insistent pour qu’on passe un moment ensemble. Ils sont plutôt sympas, et la discussion est bon enfant, je reçois même une invitation d’hébergement à Melbourne pour mon début de séjour Australien en novembre, je verrai d’ici là, c’est bien trop tôt pour y réfléchir. Bon par contre le groupe s’avère être assez fortement alcoolisé, du coup la conversation tourne un peu en rond, c’est sympa mais pas très passionnant. Dany, un des anglais du groupe qui vit à Bangkok m’invite à partager une partie de billard avec lui. C’est fou parce que même saoul il est meilleur que moi (ce n’est pas trop difficile j’avoue). Il n’est pas non plus très concentré sur le jeu, je profite d’un moment de flottement pour remercier tout le monde, et m’esquiver de ce traquenard en devenir. Je m’arrête manger sur le chemin du retour vers l’auberge puis direction le dortoir. Je vais essayer d’être en forme pour profiter de mon unique journée de visite de la capitale.