C’est finalement en voiture que je rejoins la ville frontalière (coté Myanmar) de Myawaddy. Avec Chris nous avions réservé des places de bus, mais comme il n’y avait que trois passagers au total, la compagnie a dû juger ça plus logique. Nous aussi du coup, car le trajet est un peu plus confortable ! Heureusement même car la route pour rejoindre la frontière est dans un piteux état et l’avancée semble parfois compliquée pour notre chauffeur. Cette route semble très empruntée, que ce soit par les camions de transport ou les « bus » improvisés. Anecdote sur un de ces « bus », nous avons vu lors d’une pause treize personnes sortir d’une voiture, enfin dix à l’intérieur et trois voyageant sur le toit. Le chauffeur a été obligé de jeter de l’eau sur le moteur pour le refroidir.
Nous arrivons à Myawaddy après 4 heures de route, quand soudainement en plein milieu de la rue principale surgit la porte annonçant le poste frontière. Le chauffeur nous dépose et nous nous rendons dans le bureau réservé aux étrangers, il y a déjà quelques personnes mais les formalités sont très rapides, et nous pouvons emprunter à pied le pont qui traverse le fleuve Moei. C’est ce dernier qui sert de frontière naturelle entre les deux pays. C’est assez cocasse d’imaginer que pendant les 400 mètres de traversée nous ne sommes officiellement dans aucun pays, déjà sorti mais pas encore rentré ! Du pont, nous pouvons observer des bateaux faisant la navette entre les deux rives, probablement que les locaux (sans véhicule) ont des droits simplifiés (?). Le pont sert aussi d’échangeur routier, car en Thaïlande on roule à gauche. Pour ma part trouve ça assez fou de traverser une frontière terrestre comme ça, et ce sera loin d’être la dernière pendant cette année de voyage ! Il est vrai qu’avec l’Europe on ne connaît plus toute la complexité de changer de pays (et c’est tant mieux d’ailleurs)
Le passage du poste de douane Thaïlandais est une formalité avec un passeport européen. Tout du moins tant qu’on ne reste que le nombre de jours autorisés, et pas plus de deux entrées par an. Un panneau explique le nombre d’années de bannissement du territoire en cas de non-respect. En tout juste 400 mètres tout change. Une fois l’immigration passée, nous avons un premier aperçu de la Thaïlande en arrivant dans la ville de Mae Sot. Ce qui saute aux yeux est le changement de langue et d’écriture. Bien sûr il y a aussi la monnaie, car nous devons retirer directement des Bahts pour payer le songshraw (taxi collectif) et nous rendre à la gare de bus. L’objectif est de se rendre à Chiang Mai, pour ma part je souhaite y rester 2 nuits, Chris lui va probablement faire une retraite de 10 jours dans un monastère avant de s’envoler vers le Japon pour continuer son voyage.
Après renseignement, pas de bus direct, mais nous pouvons nous rendre dans la ville du Tak pour monter ensuite dans les bus qui rallient Bangkok à Chiang Mai. C’est dans un mini bus 14 places plein (dont d’autres touristes avec qui nous avons passé la frontière) que nous prenons la route, qui s’avère être principalement une route de montagne. Des travaux presque ininterrompus montrent le projet d’une autoroute qui devrait fluidifier le trafic, en attendant, entre la météo capricieuse et les camions de bétail, difficile d’avancer rapidement. Fait assez surprenant, il y a eu deux ou trois check points policiers sur la route, et les militaires et forces de l’ordre semblent assez présents. Presque plus qu’au Myanmar où leur présence est importante mais assez discrète. Une fois à Tak, nous achetons tous (car une grosse partie des passagers du mini-bus va à cette destination) nos billets pour Chiang Mai et attendons. Le bus étant très en retard nous avons bien le temps de profiter de la gare routière et de ses services. La seule difficulté a été de trouver un Wifi pour pouvoir réserver une place en dortoir ce soir. L’arrivée étant prévue tardive je me sentais plus rassuré de ne pas avoir à chercher de nuit un hébergement. A son arrivée, je découvre un bus ultra moderne à deux étages, bien loin de ce que j’ai connu au Myanmar (et encore plus en Inde). C’est donc confortablement installé que je pars pour les 4 heures de trajet en direction de Chiang Mai. Cette fois-ci la route n’est pas cahoteuse et me permet de mettre à profit le temps passé dans le bus !
Cette première confrontation avec la Thaïlande montre un pays plus moderne que le Myanmar, mais pas forcément plus cher. Voir même au contraire. Le tourisme semble plus habituel ici et les gens ne sont pas surpris ou aussi curieux non plus. Je vais probablement en découvrir un peu plus demain, mais ça ne sera qu’un aperçu du pays que j’aurais puisque l’objectif est de traverser la frontière Laotienne le 20 septembre au matin.