Jour 56 – Auroville

Aujourd’hui, nous innovons sur le moyen de transport, et après un petit déjeuner rapide, nous allons nous louer un scooter ! Nous prenons la direction d’Auroville (qui est à 15 km de Pondichéry). La conduite du scooter est un tout petit peu sportive, la règle n°1 de conduite étant : le klaxon. Les rétroviseurs défectueux, les scooters à contre-sens, les bouchons, les trous dans la route, l’absence de panneaux de direction… et bien sûr la conduite à gauche : voilà le tableau.
A l’approche de la ville, nous voyons un grand nombre de panneaux sur les échoppes et restaurants indiquant « Auroville ». La ville a une grande influence sur les villages alentours, elle draine en effet beaucoup de touristes. Une fois arrivés au Tourist’s center, nous allons nous installer à la cafeteria : tout est bio et pas si cher !
Comme on était plutôt sceptiques sur le concept de cette ville, on s’est fait une promesse pour la journée : ne pas tout tourner en dérision, et ce pour deux raisons, pour essayer d’être ouverts et objectifs sur la visite, et pour ne vexer personne car 14% des Aurovilliens sont des Français. Ce n’était pas évident… dès le début de la visite, on découvre la charte de la ville et le premier précepte est « Auroville n’appartient à personne en particulier (….) Mais pour séjourner à Auroville, il faut être le serviteur volontaire de la Conscience Divine. » Bon, on ne va pas se cacher que cela pose les bases, sachant que la « Conscience Divine » coûte :
– un an d’autonomie financière le temps d’être accepté par la communauté
– le paiement de la valeur totale du logement.
Un autre précepte est que la possession privée n’existe pas, tout bien appartient à la communauté. Bref, pour être Aurovillien, il faut être riche !
Nous suivons le chemin balisé par les touristes pour aller voir le Matrimandir, sorte d’énorme balle de golf en or, contenant une boule de cristal de 70 cm de diamètre, qui représente le centre d’une fleur, entourée de douze pétales symbolisant les 12 vertus à avoir pour être un « enfant idéal » (la « mère » étant la créatrice de ce mouvement), tout cela est au centre d’un jardin nommé « le parc de l’Unité ».
Cela se sent, on est donc quand même restés sceptiques face à cette idéologie. En revanche, on a pu constater une certaine douceur de vivre. Les gens vivent dans des maisons d’architecture très différente et plutôt moderne, en pleine forêt. Les différents quartiers sont desservis par des chemins de terre aménagés, tout le monde se promène en vélo ou deux roues, il y a tous les services nécessaires à disposition et l’écologie est un point important pour cette communauté, qui a tout de même réussi l’exploit de créer une forêt dans un désert ! Ils ont aussi réussi à créer des circuits en eau potable, eau que l’on peut boire nous aussi grâce au système de traitement performant !
On a vu après coup qu’il y avait des visites organisées par des Français résidant dans la ville, on regrette un peu de ne pas l’avoir fait, on aurait pu en apprendre plus et affiner notre vision de cette communauté.
La nuit se rapprochant et notre scooter n’ayant pas de lumières (on s’en est rendu compte en cours de route…), nous prenons le chemin de retour vers Pondichéry. Moins de bouchons ce soir, mais beaucoup de moustiques qui se jette sur nous. Nous avons le loisir d’observer les illuminations autour des statues de Ganesh, il y en a un peu partout dans les rues. Ce week-end, c’est la fête de Ganesh, le dieu à tête d’éléphant (le seul Dieu facile à reconnaître !), il semble que ce soit un gros événement dans le Tamil Nadu.