Après notre journée chargée d’hier, nous partons en vadrouille un tout petit peu moins tôt ce matin. Nous profitons bien de la terrasse pour petit-déjeuner tranquillement. Nous nous hâtons ensuite un peu plus pour pouvoir accéder à l’esplanade des mosquées avant qu’elle ne soit fermée aux touristes à l’heure de la prière. Pour y accéder, nous repassons devant le western wall (le mur de lamentations). Aujourd’hui, c’est jour de Bar-Mitzvah ! C’est la fête ici, il y a de la musique et on sent l’agitation festive des gens.
C’est par une passerelle moderne que nous nous grimpons sur l’esplanade. Nous y découvrons furtivement la mosquée Al-Aqsa, mais surtout le Dôme du Rocher. Ce dôme doré que l’on voit d’un peu partout à Jérusalem et qui domine la ville a une symbolique très importante, mais nous n’avons malheureusement plus le droit de le visiter (en tant que non-musulman). Nous faisons le tour du dôme, mais l’heure de la prière arrive et nous devons évacuer les lieux.
Nous nous perdons un peu dans les rues, puis sortons de l’enceinte de la vieille ville pour visiter le site archéologique de la « City of David ». Après des fouilles minutieuses sont sortis de terre des restes de l’antique Jérusalem (qui était un peu à côté de la vieille ville actuelle). Certaines pierres ont presque 4000 ans, et il reste des systèmes de canaux et de stockage de l’eau datés de plus de 1000 ans avant JC, c’est assez impressionnant. Nous nous perdons une paire d’heures sur le site avant de retourner dans la vieille ville.
C’est plus précisément dans le quartier juif que nous revenons pour déjeuner. Nous profitons d’un restaurant en hauteur avec une belle vue sur l’esplanade et le mur d’enceinte. Nous nous baladons ensuite un peu dans ce quartier, en nous perdant un peu dans les petites ruelles et les tunnels sous les bâtiments. Ce qui surprend dans cette partie de la vieille ville, c’est qu’elle a l’air très neuve. Après renseignement et lecture des panneaux sur les bâtiments, on comprendra que les vieilles pierres ont été réutilisées, mais que le quartier était presque entièrement détruit après la guerre de 6 jours en 1967 (qui a permis à Israël de revenir ici en vainquant la Jordanie). Par la suite, pour faire des fouilles archéologiques, ils ont presque tout rasé et reconstruit à neuf. Il en reste une impression de quartier un peu trop propre, même s’il n’est pas dénué de charme. Au détour d’une rue, nous découvrons l’ancien cardo maximus romain, mais ce dernier est en sous-sol. Nous l’avions lu, mais là nous le constatons : la Jérusalem actuelle est en moyenne 3 mètres plus élevée que la Jérusalem romaine.
Nous basculons ensuite du coté arménien de la vieille ville. Ce quartier est plus résidentiel et très calme. Aussi la population y est moins importante que pour les 3 autres communautés, donc ces derniers ont un peu dépassé dans ce quart. Après un tour à l’hôtel pour déposer quelques affaires (et un super presse agrume traditionnel, aie le poids dans le sac), nous ressortons en direction cette fois ci du quartier chrétien.
Nous nous rendons dans le lieu principal de ce quartier, le Saint-Sépulcre. Nous sommes loin d’être seuls, mais on comprend pourquoi vu la signification du lieu, et son emplacement. Le Saint-Sépulcre englobe le lieu présumé du calvaire, le tombeau du Christ et une ancienne église byzantine. Architecturalement il en résulte un enchevêtrement de colonnes, de dôme et d’extensions qui forme un lieu impressionnant. Pour la gestion, plusieurs églises chrétiennes sont présentes : grecs orthodoxes, arméniens, catholiques, etc… Chaque recoin présente un lieu ou évènement qui rappelle les fondations des religions chrétiennes. Une procession passe pendant notre visite, les gens font la queue pour voir le tombeau, une messe arménienne a lieu dans une chapelle en même temps. C’est une espèce de brouhaha organisé et codifié qui se déroule, dans cette enveloppe qui respire l’histoire. Au détour d’un escalier, on découvrira des milliers de « tags » de croix datant de l’époque des croisés, tout comme la construction globale de l’édifice. Au sous-sol, la roche est encore visible dans les fondations du bâtiment. Dans la légende, c’est la grotte dans laquelle le corps de Jésus fut déposé.
Nous rentrons ensuite à l’hôtel, bien fatigués par notre longue marche, mais avec un meilleur moral qu’hier. Ici, les communautés semblent vivre en harmonie, sans heurts. Passer d’une ambiance à l’autre est agréable. Dans la même journée, voir une mosquée, une synagogue et une église est un peu fou. On sent une effervescence ici, et une entente rodée. Avec tout ça, on en oublierait presque la présence militaire et policière, qui sait se faire discrète.