Jour 322 – De Arusha à Moshi

Éric nous rejoint en fin de matinée à l’hôtel, puis il nous guide à travers les rues d’Arusha pour nous rendre dans une boutique de Tanzanite. J’ai reçu une commande spéciale d’un ami, et c’est notre mission de la journée de la mener à bien. Il y a du monde dans les rues, et pendant le trajet nous voyons un autre visage d’Arusha que nous n’avions que traversée jusqu’alors.

 

Nous nous rendons donc dans la boutique ultra sécurisée de « The Tanzanite experience », vu la valeur des pierres, on comprend pourquoi. En fait, la boutique fait aussi un peu musée, et nous avons le droit à un visionnage d’une vidéo explicative de 10 minutes et à la visite d’une reconstitution de mine avec explications à l’appui. Nous apprenons que les tanzanites sont en réalité des zoïsites bleues (mais c’était moins vendeur comme nom), et que le seul gisement au monde est situé à 70 kilomètres d’Arusha. Les pierres se sont formées il y a 585 millions d’années lorsque du frottement entre deux plaques tectoniques, celui-ci a aussi entre autres entrainé la séparation de Madagascar du continent africain.

 

La tanzanite est aujourd’hui mille fois plus rare que le diamant, et même si sa découverte ne remonte qu’à 1967, on estime que dans 30 ans il n’y en aura plus à extraire et que les mines fermeront. La vidéo romance un peu trop l’histoire de la pierre à notre goût, et surtout enjolive un peu la réalité en en faisant une pierre traditionnelle des Massaï (alors que ces derniers se sont juste fait sortir de la zone des gisements). Des mines ne sortent pas que des tanzanites, mais aussi du quartz, du graphite et encore plein d’autres minéraux. Nous découvrons aussi la phase de transformation des pierres, comment la couleur est fixée, comment elles sont taillées, et comment elles sont classées. Je joue ensuite à l’acheteur pour mon ami.

 

Nous allons ensuite déjeuner avec Éric une dernière fois, en lui promettant que nous parlerons de sa société autour de nous. Nous joignons son contact pour qui serait intéressé, des gens aussi chaleureux et qui s’adaptent comme lui il n’y en a pas beaucoup ! Après déjeuner, nous retournons à l’hôtel prendre nos sacs, avant qu’Éric ne nous mette dans un bus pour Moshi.

 

Après le temps d’attente pour que le bus se remplisse nous partons, le ciel est dégagé et nous pouvons admirer au passage le mont Méru dans son intégralité. A l’approche de Moshi, et toujours grâce au temps dégagé, c’est cette fois-ci le majestueux Kilimandjaro que nous pouvons admirer. Nous n’avons jamais été aussi près, il est gigantesque et un peu intimidant. Ça parait fou de se dire que si tout va bien nous devrions fouler le sommet dans 7 jours.

 

Nous sautons du bus avant le terminus pour nous éviter une longue marche, et nous arrivons dans notre point chute de Moshi, le Karibu B&B. Nous sommes accueillis dans un mélange d’espagnol et d’anglais. Nous comprendrons que l’hôtel est aussi le siège d’une ONG et le lieu de résidence des volontaires qui y travaillent. La plupart d’entre eux viennent d’Amérique du Sud, et l’espagnol est omniprésent. Ça nous ramène plusieurs mois en arrière et il faut retrouver nos mots, nous ne nous en tirons pas trop mal et discutons un peu avec trois d’entre eux.