Jour 62 – Yangon #2

Programme du jour, la pagode Shwedagon. Je parcours les quelques kilomètres jusqu’à cette dernière à pied, encore une bonne occasion pour parcourir et découvrir Yangon. Petite anecdote, la circulation des voitures se fait ici comme en France, soit à droite. Mais tous les véhicules ont gardé le standard anglais avec le volant à droite. Il semble que ce soit une petite bizarrerie de la Birmanie qui n’a pas rejetée le système de l’ancien colonisateur dans son entier.

Il a plu ce matin et les trottoirs sont de véritables patinoires, j’arrive sans chute jusqu’à la porte ouest de la pagode. La pluie est de retour et pas qu’un peu, mais je me lance dans la visite, une fois les chaussures déposées et les jambes enroulées dans mon foulard (interdiction de montrer ses genoux et ses épaules). Cette entrée est équipée d’escalators pour grimper sur la colline ou est installé le complexe, c’est assez surprenant mais plutôt pratique. La pluie bat son plein mais c’est plutôt agréable de marcher pied nu dans l’eau, même si le sol étant en marbre c’est plutôt glissant. Concernant la pagode en elle-même, plus tous les bâtiments et temples adjacents, il n’y aurait pas assez de place ici pour mettre tous les superlatifs nécessaires ! L’ensemble est impressionnant (surtout quand on sait que le site a 2500 ans), l’atmosphère est envoûtante. Il y a un mélange entre recueillement et dévotion pour certains, vagabondage et simple observation pour d’autres, mais le tout dans une ambiance bon enfant. Je reste une paire d’heures à tourner dans le temple au gré des averses de pluie, en découvrant toujours un autre trésor caché dernière le précédent. Bref une visite qui restera mémorable !

Je repars à pied pour la suite de la journée, et après un déjeuner (typiquement birman) je prends la direction du parc installé autour du lac Kandawgi. Un des deux lacs existant dans la ville (le plus petit). C’est un vrai poumon vert en pleine ville. L’ambiance est tranquille, et propice à la détente. Le soleil est revenu et m’accompagne dans la découverte du parc, que je fais en marchant sur les passerelles en bois qui permettent d’enjamber les bras du lac. Le tout sous le regard de la pagode Shwedagon que l’on voit au loin sur la colline. La végétation est tropicale, les nénuphars flottent à la surface de l’eau, les gens se promènent. Au loin on voit un temple sur une petite île et une sorte d’énorme pagode cernée de 2 dragons. Un Birman avec qui je fais un bout de chemin m’informera que c’est en fait un ancien hôtel utilisé par le gouvernement avant le déménagement de la capitale en 2005.

La pluie revient de façon diluvienne. Il est temps pour moi de prendre le chemin du retour vers l’auberge, où j’arrive (malgré le parapluie) bien humide après les trois derniers kilomètres de marche. J’aurais aujourd’hui marché une bonne vingtaine de kilomètres et eu un bon aperçu de la ville. Je commence aussi à voir un peu plus l’esprit birman. Je ne sais pas si c’est l’influence du bouddhisme, ou bien si d’autres raisons rentrent en compte (probablement qu’il y en a oui), mais il semble qu’il fait bon vivre ici. Les gens sont gentils, un peu mais pas trop curieux, et surtout doux et tranquilles (peace en résumé). Après la douloureuse période qu’ils ont connue, les Birmans semblent avoir l’envie de vivre pleinement sans restriction. Je mets tout ça au conditionnel en attendant d’en découvrir plus, car officiellement la junte militaire a encore beaucoup de pouvoir dans le pays. Après discussion avec un jeune homme dans la rue, je comprends aussi que Yangon n’est pas forcément à l’image du pays, principalement au niveau des libertés, des mœurs et des déplacements.