Jour 31 – De Horgo Terhiyn Tsagaan Nuur au Lac Khövsgöl #1

Après une nuit très fraîche où nous aurions probablement dû allumer le feu mis à notre disposition dans la yourte, nous quittons la région de l’Arkhangai et du White Lake (Tsagaan Nuur en Mongole). Le lac porte ce nom là car il est gelé en entier une grande partie de l’année, et ne retrouve la liberté de ses eaux que vers fin mai. Nous longeons donc le lac sur ses 16km de longueur avant de nous enfoncer dans les montagnes.

Nous sommes maintenant à plus de 2000m d’altitude en train de slalomer entre les trous de la piste, les rivières, la boue et les marmottes (que l’on voit par dizaine de jeter dans leur terrier sur notre passage). Il nous faudra 4h pour parcourir les 80km jusqu’au premier village sur notre route, Jargalant. Ici, nous sentons le changement de région et le rapprochement de la région sibérienne. En ville, les yourtes sont plus rares et on voit de plus en plus de maisons en bois avec des toits en tôle colorée, et des terrains délimités par des palissades en bois. Autre élément significatif, ce sont bien sûr les forêts qui se font moins rares dans le coin.

Nous n’arriverons pas au Lac Khövsgöl ce soir, nous le savions, mais nous reprenons la route en essayant d’aller le plus loin possible. Sur le chemin juste après Jargalant, nous croisons la route d’un cycliste belge qui parcourt la Mongolie en 2 mois. Nous échangeons un bon moment avec lui, son histoire est fascinante, et c’est une vraie force de la nature. Ce qui est bien en voyage c’est qu’on trouve toujours plus fou que soit ! L’homme doit avoir entre 50 et 60 ans et est un féru de vélo. Il parcourt entre 50 et 100km par jour. Quand on voit l’état des pistes par lesquelles on passe, on ne peut qu’être admiratif de la performance ! Nous reprenons la route après lui avoir offert quelques gâteaux et barres de céréales.

Une cinquantaine de kilomètres plus tard, et plusieurs heures passées, la piste est très rude et Zulaa peine à avancer, nous arrivons au village de Meren Shine. Nous regardons la carte et on tombe d’accord sur le fait de rejoindre un lac qui n’est qu’à quelques kilomètres pour planter le camp pour la nuit. Zulaa n’a pas traversé cette région depuis 10 ans et le téléphone avec la carte et le GPS s’avèrent bien utiles. Nous rallions finalement le lac Dzuun Nuur, après 9h de route et 160km parcourus. Nous nous installons à proximité d’une des plages en camping sauvage. La zone est déserte hormis quelques yourtes au loin et des troupeaux qui pâturent.

Après le repas, nous allons faire une petite marche pour admirer la vue depuis le promontoire que fait une petite presqu’île sur le lac, sous le regard des oies sauvages qui passent au-dessus de nous. Le froid arrivant avec la nuit, nous nous réfugions sous nos tentes pour la nuit.