C’est notre dernière journée africaine et pour fêter ça, nous restons à l’appartement. Nous ferons juste une sortie dans le quartier pour déjeuner. On se rend compte que le dimanche, la circulation est plus faible et donc l’air est plus respirable, tant mieux !
En fin d’après-midi, après avoir dit au revoir à notre hôte Lucy, il est temps de monter dans un Uber en direction de l’aéroport. Dès l’entrée du site, il y a un premier contrôle de sécurité, puis un second à l’entrée dans le bâtiment. Nous sommes bien en avance, nous enregistrons nos bagages et passons l’immigration. Il y aura encore un troisième contrôle de sécurité pour accéder aux restaurants du terminal. On y traîne pour dîner et profiter du Wifi en attendant notre embarquement pour notre premier vol vers Dubaï. Nous y ferons une escale de quelques heures avant de nous envoler cette fois ci vers Amman, notre porte d’entrée au Moyen Orient où nous arriverons demain matin.
Sortie n°2 dans Nairobi, aujourd’hui c’est le Nairobi National Museum qui est au programme. C’est toujours avec notre ami Uber que nous nous y rendons, et toujours avec un trafic chargé. Nous déjeunons d’abord au café du musée (en nous faisant un ami chat) avant de nous lancer à l’assaut des expositions.
Les sujets balayés par les expositions proposées sont assez vastes, mais en tant que berceau de l’humanité, la place belle est faite à l’évolution humaine au cours des millénaires. Nous en apprenons d’ailleurs plus. Il y a certaines espèces et variantes humaines qui se sont éteintes il y a 2,5 millions d’années après 3 millions d’années de vie, nous trouvons ça complétement fou !
Dans une salle voisine, c’est la faune africaine qui est mise à l’honneur. Nous voyons enfin un lion de très près ! Mais empaillé… Les expositions sont très bien faites et très bien présentées, même avoir tous ces animaux empaillés devant nous n’est pas si glauque. On cherche à nous montrer que les familles et les rapprochements entre espèces de mammifères ne sont pas forcément les associations que nous aurions faites. Par exemple, les plus proches cousins de l’hippopotame sont le dauphin et la baleine. Le dugong est quant à lui est un cousin de l’éléphant.
Nous enchainons sur la longue et complexe exposition sur l’histoire du pays. C’est surtout l’histoire depuis l’arrivée des colons, jusqu’à nos jours en passant sur la bataille pour l’indépendance qui est mise en avant. Sans prendre parti, et en restant juste un observateur on se rend compte que la gestion que les Anglais ont eu de la région a créé le vivier de la révolte. Les locaux étaient sans cesse expropriés et repoussés dans des zones réservées. Les meilleures terres agricoles furent confisquées pour être gérées par des propriétaires anglais. Ce n’est pas l’endroit pour résumer l’histoire complexe du pays, mais en tout cas cette exposition nous fait un bon complément d’informations sur le sujet.
Au détour d’un couloir, nous tombons sur une exposition sur la monnaie et il y a une activité (en très mauvais état) pour les enfants pour apparemment leur inculquer la notion de gestion de budget. Après avoir vu tout ça, et malgré la qualité certaine du musée, nous en avons un peu plein la tête. Nous reprenons un Uber pour rentrer dans notre quartier. La fin d’après-midi sera dédiée à la préparation de la prochaine étape : le Jordanie. Cela va être un sacré changement d’ambiance, on commence à s’imprégner du vocabulaire arabe, et on se rend compte que certains mots sont passés dans le swahili avec le temps et l’influence arabe en Afrique de l’est.
Aujourd’hui on tente une sortie ! En fin de matinée, c’est accompagnés de notre hôte Lucy que nous partons en direction du centre-ville de Nairobi. La circulation est très dense, et l’atmosphère toujours autant polluée, mais le chauffeur du Uber nous dit que la circulation n’est pas si terrible car ça avance encore. On comprend que la circulation dans la ville est rudement compliquée ici.
Lucy nous laisse en ville, notre première mission est d’acheter une carte Sim pour pouvoir rentrer en Uber en fin d’après-midi. Une fois cette mission faite, nous faisons un tour dans le centre sur les indications de notre guide Jean-Michel Routard. Nous découvrons le centre international de conférence Kenyatta, le palais de Justice et le Parlement. Devant le parlement, nous nous faisons reprendre gentiment par les gardes car les photos sont interdites dans la zone. En réalité, nous essayions de prendre un photo un Marabout d’Afrique tranquillement installé dans un arbre devant la tour carrée du parlement.
Nous les faisons bien rire à être fascinés par ces oiseaux, ils nous indiquent un parc non loin où nous pouvons en voir plein. Nous comprenons que le Marabout d’Afrique est un peu comme le pigeon à Paris, il y en a partout, mais eux sont gigantesques ! Nous faisons un tour dans le parc qui sert un peu de poumon vert au centre, et ce n‘est pas du luxe. Au centre du parc il y a un petit étang sur lequel un groupe d’écoliers s’apprête à aller faire du pédalo. Il y a de très vieux manèges et attractions, quelques vendeurs ambulants, et une sorte de séance de prêche en plein air.
Nous faisons demi-tour pour nous diriger vers l’avenue Kenyatta. Malheureusement, nous voyons aussi le coté négatif d’une grande ville : il y a pas mal de mendicité, et on voit les écarts de niveau de vie entre les habitants d’une rue à l’autre, voire des fois dans la même artère. Pour la pause déjeuner, on craque, on va chez Subway prendre une dose de malbouffe occidentale.
A deux pas, nous découvrons la bibliothèque de la ville, installée dans un superbe bâtiment colonial, et accolé à la grande mosquée. En plein ramadan, cette partie de la ville est très active. Nous ne nous attardons pas, aller visiter la mosquée n’est pas possible bien sûr. Nous sommes un peu choqués par la mendicité aux abords du bâtiment religieux. Une mère envoie même sa fille pour nous solliciter.
Nous ne trainons pas ici, nous avons aussi fait le tour du quartier et de ce qu’il y avait à voir. Nous passons au supermarché voisin pour faire une session de ravitaillement en vue de notre autonomie alimentaire au airbnb. Ce moment entre les rayons, c’est un peu comme une visite à Disneyland pour nous. Ça fait bien longtemps que nous n’avions pas eu autant de choix ! On craque pour un paquet de haribo à grignoter dans le Uber du retour.
Le retour se fait bien entendu dans un trafic chargé, Uber reste notre meilleur allié pour nos déplacements à Nairobi car c’est bien moins cher qu’un taxi (3 à 4 fois moins), et bien plus simple et rapide que les transports locaux. A partir de 15 heures, la circulation est presque à l’arrêt, ça complexifie vraiment les déplacements.
Pour la fin de journée, nous reprenons le mot d’ordre d’hier, le repos. Je profite de la fin de journée pour clôturer le carnet de voyage de notre séjour en Tanzanie, avec la finalisation de la vidéo (enfin !) et la publication de la sélection de photos.
Le mot d’ordre du jour c’est repos. Ce matin, nous vaquons à nos occupations à l’appartement, nous nous sortirons que pour déjeuner. Nous faisons du même coup un ravitaillement pour le diner et même pour demain. Nous voulons tenter d’acheter une carte sim, la gérante du restaurant où nous sommes allés nous accompagne et nous guide jusqu’à une petite échoppe. Petite c’est bien le mot, la vendeuse est enfermée dans 2m², derrière des barreaux. Dans sa « cabane », coincée entre des étals du marché on trouve un peu de tout, de la glue aux cigarettes à l’unité. Elle essaie de faire l’enregistrement de ligne téléphonique mais avec un passeport étranger, cela ne marche pas. Tant pis, nous ferons sans.
Nous avons pu aller plus loin que je n’étais allé hier, et la sensation de retrouver un environnement comme en Inde se confirme entre autres en passant près du marché avec ses étales pleine de poules vivantes. Il a plu cette nuit et les trottoirs sont de vrais champs de boue. La circulation est dense et chaotique sur la grande avenue que nous longeons, la pollution est bien là, nous avons du mal à respirer. Les bus de ville sont nombreux, toujours très colorés et pas du tout écologiques, les tuktuk stationnent moteur allumé sur les trottoirs pour attendre les clients et se faufilent dans la circulation.
Nous avons fait notre mission du jour et retournons passer le reste de la journée à l’appartement. J’essaie pour ma part de m’atteler au fastidieux montage de la vidéo du Kilimandjaro (merci François pour l’assistance technique !). La journée est rythmée par les appels à la prière de la mosquée voisine, en plein Ramadan il y en a beaucoup. Nous sommes contents de ne pas avoir à ressortir ce soir et de continuer notre journée de pause tranquillement comme à la maison.
Le réveil est beaucoup trop tôt, nous ne nous sentons clairement pas reposés quand à 5h30 il faut se lever. Gabriela (l’assistante de Sam) s’est gentiment levée pour nous dire au revoir et nous mettre à disposition un petit déjeuner, c’est adorable. Nous lui faisons un au revoir chaleureux, elle retourne se coucher, et nous montons dans le bus qui est ponctuel.
Nous ne sommes que quatre dans un bus normal. Nous avons pris un service dit de luxe pour ne pas trop souffrir du voyage, on comprend que « de luxe » c’est l’équivalent de normal pour nous, un siège par personne en fait. De Moshi, nous nous rendons en premier lieu à Arusha, là nous changeons de bus.
Le bus qui repart est un peu plus plein mais nous avons chacun un siège, alors c’est l‘essentiel. Notre voisin de rangée est un missionnaire canadien, plus précisément québécois. Nous entamons la conversation avec lui (en français bien sûr), il a vécu dans plein de villes et a un parcours intéressant. Actuellement il vit à Nairobi, il connait bien la région, mais il a aussi vécu à Jérusalem et peut nous glisser quelques conseils pour la dernière étape du voyage. Il nous surprendra en nous racontant qu’il est un des administrateurs de Bayard Presse, et qu’il fut à l’origine de la revue « J’aime lire » que nous avons tant aimée dans notre enfance.
Une paire d’heures après Arusha, nous arrivons à la frontière kenyane. Les bureaux d’immigrations des deux pays sont réunis dans un même bâtiment pour faciliter le transit. La sortie de Tanzanie est sans souci, si ce n’est que l’on nous pose beaucoup de questions sur notre parcours et les lieux visités, apparemment rester un mois dans le pays sans agence est toujours très surprenant. Comme nous avions fait notre visa en ligne avant, l’entrée au Kenya se fait très rapidement.
Avant de sortir du bâtiment, on nous fait ouvrir nos sacs pour la fouille. La seule chose qui retiendra l’attention du douanier sera nos sacs plastiques que nous réutilisons à outrance pour protéger vêtement et affaires. Il nous fera jeter tout ceux qu’il verra, c’est très bizarre. Nous échangeons nos derniers shilling tanzaniens en shilling kenyans, puis après la marée de vendeuses de bracelets massai, nous remontons dans le bus. Après un dernier contrôle des passeports par une militaire kenyane, le bus repart pour Nairobi.
Il nous reste 170 kilomètres à faire, la route ne sera interrompue qu’une fois par le passage d’un gigantesque train de marchandises de la société indienne Tata. Notre compagnon de voyage canadien nous avouera même qu’en 5 ans au Kenya, c’est la première fois qu’il voit passer un train, c’est pour dire si le rail est peu utilisé. L’arrivée dans Nairobi se fait dans de gros embouteillages. Après différents arrêts pour déposer le passagers, le chauffeur nous laisse auprès du gérant de l’agence avec laquelle nous avons traitée pour notre trajet. Il nous met dans une voiture pour que nous allions jusqu’au Airbnb réservé, notre destination finale.
Notre première impression de Nairobi est une similarité certaine avec l’Inde, principalement avec Bombay. Seule la population change bien sûr, quoique nous croisons quelques Indiens. Dans le centre il y a quelques bâtiments coloniaux britanniques, mais l’urbanisation semble assez sauvage. Il y a du monde partout, à pied et en voiture et notre chauffeur peine à se faufiler. Plus nous nous rapprochons de notre lieu d’hébergement, plus nous avons l’impression d’être dans un bidonville, nous ne sommes pas super à l’aise. Le chauffeur est au téléphone avec Lucy, notre hôte, mais il peine à trouver l’endroit. Il s’agit en fait d’une résidence sécurisée au fond d’une allée. Lucy n’est pas là, mais c’est le gardien qui nous ouvre et nous conduit jusqu’à l’appartement.
Ce n’est clairement pas le plus bel endroit, ni celui que nous avions imaginé pour nous reposer. Clémence est très fatiguée et tombe de sommeil, j’attends Lucy pendant ce temps. Après les présentations rapides, puis l’organisation de la laundry (elle fera venir une voisine pour laver notre linge, les machine à laver n’existent pas ici apparemment et c’est toujours à la main que ça se fait). Je sors ensuite dans le quartier pour faire un petit repérage, je ne trouve pas de quoi acheter une carte sim, ni de supermarché. Je me sens un peu comme un intrus en parcourant les trottoirs du quartier, l’environnement est hyper pollué, c’est irrespirable. Je finis par aller prendre un repas à emporter (les sacs plastiques sont en effet interdits ici, il n’y en a pas chez Lucie et les magasins donnent de petits sacs en tissu), puis je rentre retrouver Clémence à l’appartement. Nous finissons notre journée en autarcie dans le logement, Lucy nous laissera seuls ce soir, nous avons l’appartement tranquille pour nous.