Jour 275 – Johannesburg

On a peu de mal à démarrer ce matin on se retrouve donc très vite à midi. On va dans les rues commerçantes voisines de notre airbnb, et on s’installe dans un petit café branché du coin pour bruncher. De là, nous nous rendons en Uber à l’Apartheid Museum. Pour se déplacer dans la ville, il n’y a pas trop de bus, et comme elle est très étendue, la plupart des gens ont leur voiture, nous devons donc nous contenter des Uber.

 

L’apartheid a profondément marqué et changé le pays, le musée consacré à cette période mais aussi à l’histoire Sud-Africaine, nous permet de comprendre et d’appréhender cela un peu mieux. C’est un sujet dur, et lourd à traiter, il nous faudra 3 heures pour parcourir le musée, nous en ressortirons un peu retournés. Cela fait partie des moments durs de l’histoire, mais il est je pense nécessaire de s’y intéresser pour comprendre le pays dans lequel nous nous trouvons (comme j’avais pu le faire au Cambodge en visitant S21).

 

Dès l’entrée, nous sommes mis dans le bain. Un ticket nous est remis, il nous indique au hasard si nous sommes « blanc » ou « noir ». Nous devons ensuite rentrer par des entrées séparées, avec des environnements assez différents. Directement, ça glace le sang. Nous parcourons ensuite l’histoire du pays, des premiers habitants, à l’arrivée des vagues de colons, puis aux premières lois ségrégationnistes qui sont arrivées de paire avec l’indépendance, jusqu’au renouveau apporté par l’élection de Nelson Mandela. Une exposition temporaire très complète lui est d’ailleurs dédiée.

 

La colonisation du pays a changé le cours de son histoire, son indépendance n’a pas apporté un effet positif comme on aurait pu l’espérer. Les Afrikaners, descendant des Boers, avec une conduite dictée par la peur de perdre le pouvoir dans le pays ont mis en place un système horrible, dans un premier temps uniquement ségrégationniste. Puis l’apartheid est entré en vigueur en 1948. Il aura été contesté de tout temps, mais pacifiquement plutôt, mais c’est à partir de 1976 que la révolte armée et violente arrive. Elle fera sombrer le pays dans une période encore plus sombre, qui ne se calmera qu’avec la libération en 1990 des prisonniers politiques de tout bord, et surtout de Nelson Mandela. Son élection en 1994 posera la première pierre de la nouvelle Afrique du Sud.

 

Mais le pays reste encore aujourd’hui gangréné par cette violence qui s’est installée pendant tant d’années. Les successeurs de Nelson Mandela n’ont pas forcement suivi sa vision, et les disparités économiques semblent plus que jamais rendre le climat tendu. Les quartiers ultra sécurisés en sont un visage, le fait que l’on nous dise de faire attention tout le temps et de ne pas marcher dans certains quartiers en est une autre conséquence. Johannesburg semble en tout cas être le berceau de la révolte depuis de longues années.

 

Après ce choc historique, nous décidons de nous en tenir là pour aujourd’hui. Nous rentrons dans notre quartier, toujours en Uber et passons faire quelques courses avant de retourner au airbnb. Bartho n’arrive pas longtemps après et nous l’invitons à se joindre à nous pour le repas. Ce sera l’occasion de passer un bon moment ensemble et de papoter un peu. Il nous expliquera entre autres l’histoire des langues dans le pays. Il nous a dit que l’anglais est devenu la langue fonctionnelle de communication mais que pour beaucoup ce n’est pas la langue n°1. Il y a 11 langues officielles, dont le Zoulou qui est la plus rependue, suivie du Swali et de l’Afrikaners. Nous le laissons à son travail pour retourner dans notre chambre finir la soirée. Le visite d’aujourd’hui va devoir être digérée, et nous allons probablement en apprendre encore et compléter notre connaissance des évènements avec les visites des jours à venir.